MAG WAVE RADIO 2020 | Page 13

Interview / MUSIQUE Anna Jean, Swanny Elzingre et Samy Osta, les membres de Juniore. © David Maurel années, déguisé en squelette puis avec un grand chapeau, visage caché. Samy est un homme de studio avant tout. ll incarne un peu le fantôme qui plane au dessus de Juniore. Dans cette époque narcissique, apparaître caché sur scène est un de pied de nez qui crée une curiosité. Une fois, un mec a carrément essayé de lui enlever son chapeau ! On ressent une dimension filmographique dans ton univers, on pense à la musique d’Ennio Morricone, aux films de Tarantino. C’est ce qui est merveilleux avec la musique, elle évoque plein d’images. J’ai regardé énormément de films et de séries, j’adore les films de De Palma. Je suis de cette génération qui a grandi avec des images en permanence. Dans Juniore, on se balance souvent des répliques de film culte, genre Retour vers le futur. Ton père J.M.G. Le Clézio est écrivain et prix Nobel de littérature. As-tu déjà écrit avec lui ou aimerais-tu le faire ? Non pas du tout ! J’ai hérité de sa pudeur, il ne parlait jamais de ce qu’il écrivait quand j’étais gamine. Tu es bilingue et traductrice de sous-titres de séries télé. Pourquoi écrire en français ? Je trouve qu’il y a un côté plus honnête à écrire en français. Et je suis hyper fan de la musique française des années 60, ça n’aurait pas sonné pareil en anglais. D’où te vient cet amour de la musique sixties ? Quand j’étais pré-ado, j’ai habité au Nouveau- Mexique. J’écoutais une radio oldies qui passait de la musique sixties, autant motown que surf. Avec ma sœur, on se baladait dans des paysages lunaires aux lumières contrastées. J’ai fantasmé des road trips avec cette musique. J’ai découvert plus tard les chanteuses françaises yéyé, avec tout ce qu’elles ont de ridicule mais aussi d’espièglerie et de raffinement. Le label de Jack White, Third Man Record va ressortir 3 vinyles de France Gall, pourquoi cet engouement outre-Atlantique ? Les Anglais sont hyper nostalgiques des années 60. J’ai eu beaucoup de commentaires et de références très pointus aux États-Unis et en Angleterre : la culture française des années 60 y est plus connue là-bas qu’en France étrangement ! On espère sortir l’album aux États-Unis chez Burger Records comme le précédent. Et on est suivi par un petit label anglais : Outré. Il est tenu par un infirmier psychiatrique soixantenaire rencontré lors d’un concert avec Gloria. Il distribue lui-même des cartons de vinyles aux disquaires ! Une tournée d’une vingtaine de dates dont 10 à l’étranger est à venir. On va aussi jouer au Maroc cet été dans un festival à Marrakech. Ma mère est marocaine mais j’y suis très peu allée donc je suis très contente de jouer là-bas. Quels sont tes projets, tes rêves ? Le moment de la sortie d’un disque est déjà assez miraculeux. Mon nouveau rêve serait de faire un groupe de musique avec Swanny et Sammy quand on aura 70 ans. Je trouverais ça hyper chic d’être un groupe de vieilles personnes ! UN, DEUX, TROIS Juniore Le Phonographe 2020 Heyjuniore Juniore Juniore en concert 23/10 La Gaité Lyrique à Paris 30/10 Iboat / Bordeaux 13