MUSIQUE / Interview
Chinese Man
Records
15 ANS DE GROOVE
INDÉPENDANT
Chinese Man, Scratch Bandits Crew et Baja
Frequencia célèbrent les 15 ans du label Chinese
Man Records avec The Groove Session vol. 5 et
une tournée. Des symboles forts de leur liberté.
Propos recueillis par
Élise Laven
THE GROOVE
SESSIONS VOL. 5
Chinese Man
Records
LLes groupes Chinese Man, Scratch
Bandits Crew et Baja Frequencia
se sont associés pour célébrer
cette année les 15 ans du label
Chinese Man Records. Avec un
nouvel album, The Groove Sessions
Vol.5 et une tournée collective.
Nous aurions dû les rencontrer le
jour de leur concert à L’Atabal à
Biarritz le 13 mars pour cette interview.
La crise sanitaire ayant engendré
le report du concert, nous
leur avons proposé de les interroger
via un document en ligne où
chacun pourrait interagir. Interview
collective confinée.
Dans The Groove Sessions vol. 5,
vous vous entourez de Scratch
Bandits Crew et Baja Frequencia
mais, pour la première fois, pas
en simple featuring. Pourquoi
eux et pourquoi ce changement
de manière de faire ?
Sly : Nous voulions faire quelque
chose de spécial pour célébrer les
15 ans du label et avions envie de
pousser l’idée de collectif qui fait
partie de l’ADN de Chinese Man
Records. Nous avons alors décidé
de collaborer avec Scratch Bandits
Crew et Baja Frequencia car il nous
semblait que leurs univers musicaux
étaient très complémentaires
du nôtre et que l’on aurait plein de
choses à apprendre d’eux. Baja
Frequencia a un univers un peu
fou et très énergique qui correspond
un peu à nos premiers EPs
alors que Scratch Bandits Crew a
une approche plus électronique
de la composition, chose que nous
avons commencé à explorer avec
Shikantaza. Le timing était donc
parfait.
Scratch Bandits Crew & Baja Frequencia,
qu’est-ce qui vous a
séduit dans ce projet collectif ?
Baja Frequencia : On est toujours
intéressé quand il s’agit d’expérimenter
de nouvelles façons de
produire et de sortir de nos
habitudes.
Scratch Bandits Crew : Justement
le fait que cela soit un projet qui
se donne le temps et les moyens
d’être développé et approfondi.
Nous avions tous déjà collaboré
les uns avec les autres mais toujours
sur des formats courts, avec
la frustration de ne pas pouvoir
aller plus loin.
Des compos à l’enregistrement,
comment s’est faite la réalisation
collective ?
BF : On a tous travaillé sur tous les
morceaux de l’album ou presque.
C’est difficile de synthétiser la procédure.
Il n’y en avait pas vraiment
d’ailleurs, mais chacun a trouvé sa
place de manière assez naturelle
finalement.
Chinese Man : Pour résumer, on a
fonctionné en binôme. Chaque
jour un membre d’un groupe travaillait
avec un autre artiste d’un
groupe différent. On avait une demi-journée
pour faire une première
ébauche. On a fonctionné comme
ça pendant 3 jours ce qui nous a
permis de créer 18 morceaux.
Cet album collectif compte aussi
des featurings avec les artistes
Youthstar, Illaman, Taïwan MC et
les membres de ASM.
BF : Il y avait une volonté de travailler
principalement avec des MCs
du label ou proches du label. Les
idées sont venues à mesure que
les tracks avançaient. Les enregistrements
se sont presque tous fait
à Marseille en une seule journée.
CM : L’idée était de garder un
maximum de fraîcheur. Du coup
les MCs n’ont pas eu les instrus
avant d’arriver à Marseille.
L’objectif était qu’ils bossent de
manière collective sur les morceaux
pour éviter de mettre simplement
les différents couplets les
uns à la suite des autres.
Les 15 titres de l’album brillent
par le mélange des genres, trip
hop, électro, hip hop, dub,
scratch, cumbia… Peut-être le
moins hip hop et le plus world de
tous les Groove Sessions ?
CM : Le mélange d’énergie des différents
groupes nous a vraiment
permis de s’attaquer à plein de
styles différents. On a pas eu à se
poser de limites sur nos influences
ou sur les idées qu’on pouvait
avoir. Cet album dresse vraiment
un panorama super large des >>>
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