Ma première publication Rapport 3. | Page 86

— 86 — À ce titre, les avis de la CIEEMG sont rendus à la lumière : – de la position commune 2008/944/PESC du 8 décembre 2008, qui définit un ensemble de critères précis, notamment en matière de préservation de la stabilité régionale et de protection des droits de l’homme ; – de nos engagements internationaux, dont le traité sur le commerce des armes (TCA) signé à New York le 3 juin 2013, ainsi que les régimes de sanction et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La prise en compte des droits de l’homme et du DIH est au cœur du traité sur le commerce des armes que la France a ratifié et qu’elle promeut. Le respect du TCA conduit la CIEEMG à évaluer le respect du DIH . Les obligations imparties par ce traité et la position commune 2008/944/PESC du 8 décembre 2008 sont doubles : – instituer et tenir à jour un régime de contrôle national pour règlementer les exportations de pièces et de composants de matériels de guerre classiques ; – subordonner l’autorisation d’exportation de tels matériels au respect de dix conditions cumulatives résultant du traité et de la position commune. Ces conditions regroupent plusieurs critères tenant au respect du droit international et au respect du DIH : évaluation du risque d’utilisation des équipements aux fins de commettre des violations graves du DIH, risques d’utilisation des équipements aux fins de faciliter des violations graves du DIH). La préservation de la paix et de la sécurité internationales et les risques de détournement sont également des critères, avec une évaluation du comportement du pays acheteur et des risques de détournement de la technologie ou des équipements. Ce régime de décisions interministérielles doit permettre adaptation au contexte international. La loi prévoit la possibilité pour les autorités françaises de suspendre, modifier, abroger ou retirer les licences d’exportation délivrées . (1) Les matériels assimilés comprennent notamment des équipements spécialement conçus ou modifiés pour un usage militaire, des parties, composants, accessoires, et matériels d’environnement spécifiques ainsi que divers équipements, logiciels et documentations. Source : direction des affaires juridiques du ministère des armées. B. LE RESPECT DU DROIT PRIORITÉ DIPLOMATIQUE INTERNATIONAL HUMANITAIRE : UNE Comme l’a rappelé l’Appel à l’action pour renforcer le respect du DIH et de l’action humanitaire reposant sur des principes, présenté formellement le 26 septembre 2019 par le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, M. Jean- Yves Le Drian et son homologue allemand dans le cadre de l’Alliance pour le multilatéralisme, la France est engagée diplomatiquement pour le respect du DIH. À l’heure où, de l’aveu des diplomates auditionnés par vos rapporteurs, le respect du DIH peut être de plus en plus difficile et de moins en moins consensuel dans des enceintes multilatérales comme l’ONU, l’engagement diplomatique de la France passe par différents canaux. Ces canaux sont bilatéraux et multilatéraux, et vont de l’élaboration de normes à l’action humanitaire et aide au développement dans les zones de crise.