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La participation de la France à la formation des forces engagées au niveau
du G5 Sahel illustre bien le type d’actions entreprises :
– déploiement d’un LEGAD français depuis février 2018 auprès du
général commandant la force G5 Sahel à Bamako. Sa première mission, fixée
par JUROPS, est de diffuser le DIH et les bonnes pratiques. Outre les nombreux
briefings qu’il dispense, il participe à la rédaction de procédures opérationnelles en
veillant à y décliner le DIH. La première procédure qu’il a rédigée porte sur la
diffusion du DIH. Il contribue à la mise au point de « rules of engagement » (ROE),
prenant en compte le DIH. Ce LEGAD a également rédigé un code du soldat du
G5S, qui tient compte des cultures et coutumes locales tout en respectant
intégralement le DIH (voir infra ) ;
– mise en place par JUROPS d’un projet de formation au DIH et au
droit international des droits de l’homme au profit des officiers du G5, organisé
en novembre 2018 à l’Institut international de droit humanitaire de San Remo.
JUROPS a conçu le programme en lien avec cet institut. Différents sujets ont été
abordés, en collaboration avec le CICR et des représentants de l’ONU : ciblage,
capture et transfert de personnes, saisies de biens… Une nouvelle édition du stage
doit avoir lieu cet hiver en Mauritanie ;
– interventions au sein du collège de défense du G5, école de guerre du
G5 créée à Nouakchott, sur le thème notamment de l’articulation entre le DIH et la
lutte contre le terrorisme.
La participation de LEGAD à des missions de formation est un levier
précieux de diffusion du DIH. Ainsi, les LEGAD présents au Sahel effectuent
régulièrement, depuis plusieurs années, des séances de formation au DIH et de
diffusion des bonnes pratiques au profit des forces armées maliennes. Un LEGAD
français participe également à la mission de l’OTAN en Irak (NMI). Lancée en
octobre 2018, cette mission a notamment pour but de dispenser des formations et
entraînements au sein des écoles militaires et des institutions du ministère de la
défense irakien.
Par ailleurs, des militaires français sont également mobilisés via la
participation de la France à des missions menées à un autre niveau. C’est le cas par
exemple au sein des missions de formation de l’Union européenne ( European Union
Training Mission – EUTM), qui permettent de dispenser des cours sur le DIH aux
forces armées locales (République centrafricaine, Mali).
La France accueille depuis quatre ans une formation annuelle de formateurs
de l’ONU appelés à intervenir dans le cadre des OMP de l’organisation. La moitié
des OMP se déroulant dans le monde francophone, l’Organisation internationale de
la francophonie s’est également associée à ces formations. Cette mission permet de
garantir une unicité de formation à des contingents d’origines diverses, et de
s’assurer que les programmes nationaux de formation préalable aux déploiements
soient conformes aux normes onusiennes.