Ma première publication Rapport 3. | Page 82

— 82 — Dans le domaine des opérations, lorsque le CICR a des questions, JUROPS y répond et échange en toute confiance et confidentialité. JUROPS prépare également les entretiens que le CICR a fréquemment avec les généraux de l’état-major des armées. En opération, les relations avec le CICR sont régulières : entretien avec le COMANFOR, avec les LEGAD, visite par le CICR des personnes capturées par la force Barkhane , etc. La cellule JUROPS et la DAJ du ministère des armées ont également des échanges sur la doctrine avec le CICR. Dans un contexte marqué par le rôle prépondérant des coalitions internationales, il faut rappeler que, lorsque les forces armées françaises participent à ce type d’opérations, la France conserve la maîtrise de ses engagements selon un « contrôle national ». Elle peut fixer des limitations/interdictions ( caveats ) à sa participation. Des officiers français vérifient que les moyens français sont utilisés conformément aux ordres français et dans le respect de la conception française du DIH. Il peut toujours être décidé de ne pas participer à une mission au regard des risques qui sont appréciés de façon autonome, en fonction des renseignements disponibles. Ainsi, soixante-dix LEGAD français sont présents au sein de la coalition internationale en Irak et en Syrie. Outre le conseil juridique qu’ils dispensent aux officiers français chargés d’identifier et de neutraliser des objectifs militaires, ils diffusent auprès de nos partenaires, surtout américains, la conception française du principe de distinction appliquée au prétendu État islamique (exemple : la police religieuse, les tribunaux ou les centres de collecte des taxes ne sont pas des objectifs militaires). Ils contribuent ainsi à faire respecter le principe de distinction. En cas de doute, un bien ou une personne demeure civil et par conséquent ne peut faire l’objet d’une attaque. Telle est la consigne donnée, dans le respect du DIH. Ce mécanisme de contrôle national, auquel contribuent les LEGAD, existe quelle que soit la bannière de la coalition à laquelle les forces armées françaises participent : ONU, OTAN, UE. 3. En aval, des mécanismes juridictionnelles de sanction et des procédures Le livre IV bis du code pénal (« Des crimes et des délits de guerre ») est pleinement applicable aux militaires français en opérations extérieures, en vertu de la compétence pénale active et passive du juge pénal en dehors du territoire de la République (articles 113-6 et 7 du code pénal). Si un incident survient lors d’une opération, le commandement en rend compte à sa hiérarchie, selon la procédure dite de l’EVENGRAVE. Si un doute survient quant au respect du DIH, il est porté à la connaissance du commandement qui doit contrôler la bonne exécution des ordres et peut déclencher une enquête de commandement. Il s’agit d’une enquête interne qui vise à identifier un dysfonctionnement au sein d’un organisme. Elle a pour but de dégager la portée