Ma première publication Rapport 3. | Page 63

— 63 — La prévention des violences sexuelles au sein des forces armées françaises La France, au même titre que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et l’Union européenne (UE), s’est engagée à mettre en œuvre sur ses théâtres d’opérations la résolution « Femmes, paix et sécurité ». En déclinaison de cette résolution, la publication interarmées du 2 mai 2013 a défini la notion de « genre » et prévoit que la fonction de conseiller environnement humain des opérations (CONSEHO, équivalent du « gender advisor » des opérations de l’OTAN, ONU et UE) est assurée en « double casquette » par un officier de l’état-major d’une force déployée chargé de conseiller le commandement en planification et en conduite des opérations. Afin de donner une meilleure visibilité aux actions déjà entreprises au sein des armées, le chef d’état-major des armées (CEMA) a décidé en début d’année 2019 de prendre certaines mesures qui seront inscrites par l’état-major des armées dans le troisième Plan national d’actions « Femmes, paix et sécurité » , actuellement en cours d’élaboration interministérielle : – la fonction de CONSEHO est confiée aux conseillers juridiques « LEGAD » ( Legal Advisor ) ; – une formation des LEGAD à la fonction de CONSHEO est institutionnalisée. Elle est confiée à la cellule juridique opérationnelle. Ainsi, du 17 au 19 juin, 64 LEGAD ont été formés à Paris à ces fonctions, avec une participation du CICR ; – un support unique de sensibilisation à la problématique du genre sera systématiquement présenté lors des préparations opérationnelles. La cellule juridique opérationnelle de l’état-major des Armées (JUROPS) a été chargée de l’établir, et il a été présenté lors du stage susmentionné. Ce support numérique rappelle les règles fondamentales en matière de violences sexuelles : – s’agissant des violences sexuelles qui pourraient être commises par des personnes extérieures aux armées françaises en opérations (violences sexuelles commises au sein de la population ou par des acteurs locaux sur la population) : il est rappelé qu’au titre du mandat de protection de la population, les règles d’engagements permettent d’intervenir pour faire cesser un crime grave qui est en train d’être commis contre la population. Ainsi, les armées françaises interviendront si un tel crime était commis sous leurs yeux. Par ailleurs, si elles ont connaissance de tels crimes, il en est rendu compte à la hiérarchie. La prévôté, le CICR et l’ONU (si présente) sont informés ; – s’agissant de la prévention des violences sexuelles qui pourraient être commises par les armées françaises sur la population, il est rappelé que les ordres (règlements de service intérieur) doivent prévoir l’interdiction des relations sexuelles entre des membres des armées françaises et la population locale . Ceci est justifié par des raisons juridiques (infractions sexuelles), politiques (image de la force), sécuritaire (risque de compromission), sanitaires ; – s’agissant des violences sexuelles qui pourraient être commises au sein des armées, les différents mécanismes de lutte contre les harcèlements, discriminations et violences d’ordre sexuel (HDVS) ainsi que les textes sont rappelés.