Ma première publication Rapport 3. | Page 39

— 39 — mesure que les années passent. La collecte des preuves peut aussi être mobilisée dans d’autres types de processus, comme les processus de réconciliation. Ces mécanismes d’enquêtes indépendants se sont saisis de la collecte de preuves sur les crimes internationaux les plus graves, dont les crimes de guerre. C’est le cas des mécanismes d’enquête de l’ONU sur la Syrie. Le premier mécanisme est le mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’ONU, créé par la résolution 2235 du CSNU et opérationnel depuis le 13 novembre 2015. Le mécanisme a été créé pour mener des recherches sur les allégations d’emploi d’armes chimiques en Syrie, mais a finalement été dissolu fin 2017 suite à trois vetos de la Russie. Le deuxième mécanisme est le mécanisme d’enquête international sur la Syrie ou « M3I », créé en décembre 2016 par la résolution 71/48 de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU), dans un contexte contraint pour le CSNU du fait de l’opposition russe. Le M3I a pour but d’enquêter sur les crimes les plus graves commis en Syrie depuis 2011 afin de « recueillir, de regrouper, de préserver et d’analyser les éléments de preuve » de ces violations. Il devra « constituer des dossiers en vue de faciliter et de diligenter des procédures pénales équitables, indépendantes et conformes aux normes du droit international devant des cours ou tribunaux nationaux, régionaux ou internationaux, qui ont ou auront compétence pour connaître de ces crimes conformément au droit international ». Le M3I, à la tête duquel a été nommée en juillet 2017 Mme Catherine Marchi-Uhel, magistrate française, est aujourd’hui opérationnel. C’est sur la base des travaux du M3I qu’une équipe d’enquête commune franco-allemande a été créée en 2018 (voir infra ) et le mécanisme collabore avec d’autres unités dédiées aux crimes de guerre et menant des enquêtes sur la Syrie. Le M3I, qui n’a pas accès au territoire syrien, avait ouvert deux dossiers d’enquêtes début 2019. Le mécanisme, qui était jusqu’à présent financé par des contributions volontaires, sera financé via le budget de l’ONU à compter du 1 er janvier 2020, ce qui lui permettra d’avoir davantage de visibilité dans ses travaux. Enfin, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a mis en place une commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie en août 2011, afin d’identifier les circonstances, la nature et les responsables des crimes depuis le début du conflit. Concernant l’Irak, la résolution 2379 de 2017 a chargé le Secrétaire général des Nations unies de « constituer une Équipe d’enquêteurs, dirigée par un Conseiller spécial, à l’appui des efforts engagés à l’échelle nationale pour amener l’État islamique en Irak et au Levant à rendre des comptes, en recueillant, conservant et stockant des éléments de preuve en Iraq d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de