Ma première publication Rapport 3. | Page 100

— 100 — 10. Recommandation n° 10 : continuer d’œuvrer en faveur de l’accès à la santé des femmes à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, en toutes circonstances Sous la pression de plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, la mention de la santé sexuelle et reproductive des femmes a été retirée du projet de la résolution 2467, adoptée en avril dernier, alors même qu’elle constituait un acquis en faveur des droits des femmes dans les situations de conflits armés, mentionné dans les résolutions 1889 de 2009 et 2106 de 2013. Vos rapporteurs souscrivent pleinement à la position adoptée par la France sur ce sujet, et déplorent avec force ce retrait. Les victimes de violences sexuelles, tout particulièrement en contexte de conflit armé, ont un besoin impératif de ces soins qui doivent être accessibles y compris en zones de conflit. 11. Recommandation n° 11 : réaffirmer l’initiative française visant à encadrer le recours au veto au Conseil de sécurité des Nations unies en cas d’atrocités de masses La France promeut depuis 2013 l’encadrement du droit de veto des membres permanents, lorsque des atrocités de masses, qui constituent des violations graves du DIH, sont constatées. Au 16 avril 2019, cent un États avaient signé une déclaration politique de soutien à cet effort, et coparrainée par le Mexique. À l’heure où la France reste le seul membre permanent du Conseil de sécurité à avoir pris cet engagement, vos rapporteurs affirment leur soutien à la poursuite de cette initiative. Il en va de la lutte contre l’impunité des plus graves violations du DIH. 12. Recommandation n° 12 : concourir à international du personnel humanitaire la création d’un statut Dans son avis de 2014 sur les travailleurs humanitaires, la CNCDH invite le Gouvernement à concourir à la création d’un statut international du personnel humanitaire, en soutenant le développement de normes applicables indépendamment de l’existence ou non d’un conflit armé. Dans la continuité de la déclaration politique d’octobre 2017 sur le personnel médical, vos rapporteurs invitent à ouvrir une réflexion sur cette perspective, qui pourrait emprunter plusieurs voies : proposition au niveau du CSNU de la création d’un mandat de rapporteur spécial sur la protection du personnel humanitaire, réflexion sur l’adoption d’une convention sur la sécurité des personnels humanitaires et médicaux en temps de conflit armé, création dans le droit pénal français d’une circonstance aggravante lorsque des actes de violence sont commis à l’encontre du personnel humanitaire employé d’organisations humanitaires françaises, en dehors de cas de conflit armé.