Ma première publication Rapport 3. | Page 95

— 95 — juridiques du ministère des armées, la cellule JUROPS et la direction des affaires juridiques du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, présenterait l’ensemble des instruments de droit conventionnel adoptés, leur déclinaison législative et opérationnelle nationale, les engagements diplomatiques pris par la France, mais aussi les modalités de diffusion et d’application du DIH par les forces armées françaises. Il s’agirait, en constituant ainsi une présentation de l’existant, de valoriser l’ensemble des efforts déployés par la France pour respecter et faire respecter le DIH. Le rapport pourrait être présenté devant les commissions compétentes du Parlement. 2. Recommandation n°2 : adopter une position équilibrée dans les négociations de la future déclaration politique sur l’usage des armes explosives en zones peuplées Cent trente-trois États dont la France se sont réunis à Vienne les 1 er et 2 octobre derniers sur le thème de la protection des civils dans les guerres urbaines. Plus de quatre-vingts États se sont prononcés en faveur de l’adoption d’une déclaration politique sur l’usage des armes explosives en zones peuplées, en vue de laquelle le premier cycle de négociations a eu lieu en novembre. Il doit être suivi de deux nouveaux cycles de négociations, avec pour objectif l’organisation d’une conférence finale à Dublin au mois de mai 2020. À ce stade, la France a adopté comme base des principes clef communs avec l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’enjeu de ces négociations porte avant tout sur le degré d’engagement qui sera pris par les signataires concernant l’usage des armes explosives en zones peuplées. Si Handicap International appelle à mettre fin à l’usage des armes explosives à large rayon d’impact en zones peuplées, le CICR a proposé l’adoption d’un principe d’évitement. En d’autres termes, l’usage de ces armes en zones peuplées ne serait pas exclu, mais impliquerait une inversion de la charge de la preuve pour les belligérants, qui devraient pouvoir prouver que dans telle ou telle situation, l’usage d’une telle arme n’aura pas d’impact sur les civils. Il y a quelques semaines, le Secrétaire général des Nations unies et le président du CICR ont lancé un appel à conjoint à l’évitement de l’usage des armes explosives à large rayon d’impact en zones peuplées (1) . Comme le souligne la définition du « large rayon d’impact » fournie par le CICR, l’usage de ces armes induit un haut degré de probabilité d’effets disproportionnés, créant un risque en matière de respect du DIH. D’un autre côté, les modalités actuelles de la guerre urbaine appellent aussi à évaluer avec toute la rigueur nécessaire les risques de favoriser les groupes armés qui évoluent dans ce type d’environnement. Dans ce contexte, vos rapporteurs appellent les négociateurs français à adopter une position ouverte et équilibrée, en analysant l’impact de (1) https://www.un.org/press/fr/2019/sg2251.doc.htm.