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INTRODUCTION
Chaque année, la commission des affaires étrangères examine à l’occasion
du projet de loi finances les instruments, les objectifs et les modalités de la
diplomatie environnementale.
L’examen du budget et plus particulièrement de la mission Écologie,
développement et mobilité durables est ainsi l’occasion de réaliser un focus sur les
actions de la France aux échelles européenne et internationale en lien avec la
protection de l’environnement. Cet avis vise à donner au Gouvernement les
recommandations de la commission des affaires étrangères sur les objectifs que
doit porter la France sur ces thématiques.
Cette année, les travaux de votre rapporteur se sont portés sur les
questions relatives à la préservation et à la restauration des forêts mondiales.
Comme l’avait formulé le Président de République, Jacques Chirac, à
l’occasion du quatrième Sommet de la Terre, en 2002, à Johannesburg, en Afrique
du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Pourtant, cet été, les
terribles feux de forêts qui ont ravagé l’Amazonie ont servi de signal d’alarme et
ont permis de sensibiliser l’opinion publique mondiale sur le devenir de nos forêts.
Il nous faut, à présent, regarder en face ce problème qui fait peser de lourds
risques pour l’humanité et entrer résolument dans le temps de l’action. La France,
grâce à son réseau diplomatique et au levier de l’aide publique au développement,
doit continuer de se mobiliser sur cette question et peser de façon décisive sur la
scène internationale pour que des mesures concrètes et globales soient prises en
faveur de la préservation et de la restauration du couvert forestier mondial.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
(OAA ou Food and Agriculture Organization of the United Nations – FAO en
anglais), une forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 0,5 hectare,
avec des arbres atteignant ou capables d’atteindre in situ une hauteur supérieure à
5 mètres et un couvert arboré de plus de 10 %. Cette définition exclut logiquement
les terres à vocation agricoles ou urbaines prédominantes. En revanche, cette
approche peut paraître réductrice, car elle néglige certaines caractéristiques
essentielles propres aux espaces forestiers. En effet, les forêts sont également des
zones abritant une biodiversité exceptionnelle – près de la moitié de la flore et de
la faune connues dans le monde sont rassemblées dans les forêts tropicales – et
jouant un rôle déterminant au profit de la fertilité des sols, de la qualité des eaux et
de la régulation du climat. Par ailleurs, elles représentent un abri pour certaines
populations autochtones et fournissent de nombreuses matières premières à
l’humanité (production de bois, de viandes de brousse, de plantes médicinales…).
De plus, les forêts possèdent une fonction sociale, patrimoniale, historique et
culturelle qu’il nous faut tout autant prendre en compte et protéger.