Ma première publication Rapport 2 | Page 7

— 7 — INTRODUCTION Chaque année, la commission des affaires étrangères examine à l’occasion du projet de loi finances les instruments, les objectifs et les modalités de la diplomatie environnementale. L’examen du budget et plus particulièrement de la mission Écologie, développement et mobilité durables est ainsi l’occasion de réaliser un focus sur les actions de la France aux échelles européenne et internationale en lien avec la protection de l’environnement. Cet avis vise à donner au Gouvernement les recommandations de la commission des affaires étrangères sur les objectifs que doit porter la France sur ces thématiques. Cette année, les travaux de votre rapporteur se sont portés sur les questions relatives à la préservation et à la restauration des forêts mondiales. Comme l’avait formulé le Président de République, Jacques Chirac, à l’occasion du quatrième Sommet de la Terre, en 2002, à Johannesburg, en Afrique du Sud : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Pourtant, cet été, les terribles feux de forêts qui ont ravagé l’Amazonie ont servi de signal d’alarme et ont permis de sensibiliser l’opinion publique mondiale sur le devenir de nos forêts. Il nous faut, à présent, regarder en face ce problème qui fait peser de lourds risques pour l’humanité et entrer résolument dans le temps de l’action. La France, grâce à son réseau diplomatique et au levier de l’aide publique au développement, doit continuer de se mobiliser sur cette question et peser de façon décisive sur la scène internationale pour que des mesures concrètes et globales soient prises en faveur de la préservation et de la restauration du couvert forestier mondial. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (OAA ou Food and Agriculture Organization of the United Nations – FAO en anglais), une forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 0,5 hectare, avec des arbres atteignant ou capables d’atteindre in situ une hauteur supérieure à 5 mètres et un couvert arboré de plus de 10 %. Cette définition exclut logiquement les terres à vocation agricoles ou urbaines prédominantes. En revanche, cette approche peut paraître réductrice, car elle néglige certaines caractéristiques essentielles propres aux espaces forestiers. En effet, les forêts sont également des zones abritant une biodiversité exceptionnelle – près de la moitié de la flore et de la faune connues dans le monde sont rassemblées dans les forêts tropicales – et jouant un rôle déterminant au profit de la fertilité des sols, de la qualité des eaux et de la régulation du climat. Par ailleurs, elles représentent un abri pour certaines populations autochtones et fournissent de nombreuses matières premières à l’humanité (production de bois, de viandes de brousse, de plantes médicinales…). De plus, les forêts possèdent une fonction sociale, patrimoniale, historique et culturelle qu’il nous faut tout autant prendre en compte et protéger.