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Comment mettre en cohérence nos exigences en matière de climat,
d’écologie et de protection des forêts avec nos accords commerciaux ? En effet,
les injonctions contradictoires sont encore trop nombreuses.
Enfin, en plus du schéma très éclairant concernant la perte nette de forêt,
j’aurais aimé trouver dans le rapport une courbe relative à la démographie. En
effet, il n’est pas suffisamment question dans le rapport de l’impact des activités
humaines et du déséquilibre démographique. Or nous devrions nous en préoccuper
en premier lieu, car les conséquences des activités humaines sont majeures en
matière d’écologie et de changement climatique.
Mme Isabelle Rauch. Je remercie M. Mbaye pour son excellent rapport et
pour le plaidoyer qu’il nous a présenté aujourd’hui. Si nous n’avions pas encore
perçu l’importance de ces sujets, c’est désormais chose faite.
Je n’ai qu’une question à poser : quels sont les résultats obtenus par le
forum des Nations unies sur les forêts ?
Mme Laurence Dumont. Christian Hutin a déjà évoqué tout le bien qu’il
pensait de ce rapport, et je partage ses remarques. Cependant, notre vote concerne
les crédits de la mission Écologie, développement et mobilité durables.
Je note une baisse des crédits concernant le secteur ferroviaire, la sécurité
et la sûreté maritime, les gens de mer et l’enseignement maritime, mais aussi une
diminution de l’enveloppe consacrée à la prévention des risques technologiques et
des pollutions, avec des indicateurs prévoyant moins de contrôles en 2020 qu’en
2018 (respectivement 17 et 20). Je constate également une forte baisse du budget
relatif à la prévention des risques naturels, alors que ceux-ci sont amenés à se
développer conséquemment au changement climatique. De nombreuses
associations, telles que France nature environnement, ont émis de sévères critiques
et s’alarment d’un budget manquant d’ambition.
Quant aux moyens humains du ministère, la hausse annoncée du budget
masque mal des suppressions de postes massives, correspondant à une réduction
de 1,8 % des effectifs. Cela amène à la suppression de 1 700 postes en 2020 et de
près de 5 000 postes d’ici à trois ans. Pourtant, la transition écologique a besoin
des services du ministère dans les territoires pour se concrétiser et accompagner
les collectivités et les entreprises.
Comment le nouvel Office français de la biodiversité (OFB) sera-t-il en
mesure de remplir son rôle crucial de protection de la biodiversité avec moins
d’effectifs ? Comment éviter de nouveaux accidents industriels, tels que celui de
l’usine AZF à Toulouse, en l’absence de personnel pour inspecter les installations
industrielles ? Plus récemment, l’accident survenu à Rouen nous montre notre
vulnérabilité, ainsi que le besoin de personnel pour contrôler le respect des règles
et assurer notre sécurité.