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2018. Le Président brésilien, en plus d’être un goujat, ne respecte pas l’accord de
Paris relatif au climat. Notre groupe a déjà exprimé son opposition à la signature
de l’accord avec le Mercosur, en raison notamment de la déforestation massive.
Par conséquent, que signifie réellement l’annonce du Président de la République
de ne pas signer en l’état cet accord ? Nous avons la garantie que rien ne sera fait
tant que le Président brésilien ne s’engagera pas à respecter la plus grande forêt
tropicale et à tenir les engagements de la COP21.
M. Jean-Luc Mélenchon. La France insoumise ne votera pas en faveur du
budget général, ni en faveur des crédits de la mission Écologie, développement et
mobilité durables. Mes collègues ont d’ores et déjà donné leur avis dans le cadre
de la commission des finances. Nous en sommes au point qu’un comité de défense
de l’existence du ministère de l’écologie a été créé en son sein, par ceux-là même
qui le font vivre, en raison notamment du nombre de postes supprimés et de la
baisse des budgets.
La France aurait intérêt à appuyer le mandat confié par l’ONU à
l’Équateur et à l’Afrique du Sud pour créer un cadre législatif, certes non
contraignant, incitant les entreprises multinationales à respecter les normes
sociales et environnementales. Une discussion se tient à ce sujet à l’ONU ; les
États-Unis s’en sont retirés suite au refus d’en changer la présidente, alors
équatorienne. La France, quant à elle, n’y est plus qu’observatrice. J’estime que
nous pourrions mieux faire en ce domaine.
Je salue la qualité du rapport de M. Mbaye, sur lequel la France insoumise
s’appuiera dans le cadre de l’initiative qu’elle prépare concernant les forêts. Votre
participation, monsieur Mbaye, serait vivement appréciée.
Si au Moyen Âge la France a connu une forte déforestation, c’est parce
que la richesse à cette époque résidait dans la terre. Le contexte aujourd’hui est
différent : la terre, en particulier la terre arable, est toujours une richesse, mais la
déforestation ne constitue plus une obligation pour faire prospérer un pays. Les
causes de la déforestation sont désormais entièrement sociales. La première
d’entre elles est le besoin en énergie ; ainsi, partout où les populations ont accès à
d’autres sources d’énergie, telles que l’électricité, le processus de déforestation
ralentit et, parfois, s’inverse.
Par ailleurs, je partage l’analyse de M. Baye quant à la responsabilité du
commerce international et des modes de consommation occidentaux dans la
déforestation. Le soja n’est pas la seule protéine végétale accessible au bétail ; par
conséquent, les quantités décrites dans le rapport ne sont pas nécessaires, en
particulier si nous mettons fin au développement du recours aux protéines carnées.
En effet, le rapport entre protéine carnée et protéine végétale est si désastreux que
des quantités considérables de ces dernières sont nécessaires pour produire les
premières. La même logique s’applique à la production de cacao.