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Les chiffres avancés dans votre rapport sur l’état de la déforestation et sur
son accélération sont terrifiants. Vous rappelez également les multiples actions qui
seront lancées en la matière, notamment par l’Agence française de développement.
Son action se développe en particulier sur le plan de l’aménagement forestier, dont
vous soulignez l’efficacité. Alors que notre Assemblée aura bientôt l’occasion de
se prononcer sur la réorganisation et l’orientation de l’aide publique au
développement, il serait utile que vous puissiez détailler le fonctionnement des
aides dédiées à ces actions, la manière dont les projets sont élaborés ainsi que leur
efficacité sur le terrain. Ces initiatives me semblent particulièrement utiles en
Afrique centrale et au Sahel, afin d’enrayer l’avancée du désert, mais aussi pour
rendre visibles des terres qui étaient autrefois des terres agricoles ou d’élevage.
M. Christian Hutin. Je ne voudrais pas que vous pensiez que le groupe
Socialistes et apparentés est psychorigide, mais il est vrai que nous avons une
« Idéfix » concernant ce dossier, à l’instar de l’adoration bien connue que porte
aux arbres ce personnage.
La passion de M. le rapporteur, la qualité absolue et le réalisme de son
rapport, qui dépassent le cadre de la commission, sont admirables. Mon groupe
votera en faveur de l’avis.
L’idée défendue par le Président de la République au G7 de Biarritz a été
inspirée par M. le rapporteur, mais celui-ci avait dix-huit mois d’avance.
Comme l’a dit M. Goasguen, entre le IX e et le XV e siècle, la France a
connu une déforestation massive. Il est peut-être nécessaire, au niveau national, de
revenir sur ce type de pratiques. Ainsi, pour ma grand-mère agricultrice, les arbres
n’avaient rien de sympathique, car ils n’étaient pas productifs : rien ne pousse en-
dessous. Il conviendrait de réfléchir à la possibilité de procéder à la reforestation
de notre propre pays, avant de donner des leçons aux autres. Peut-être pourrions-
nous le faire sur des surfaces moindres, mais avec une véritable philosophie.
M. Christophe Naegelen. Je tiens à féliciter M. Mbaye pour son excellent
rapport.
À l’extérieur de l’Union européenne, nous nous inquiétons des
conséquences de la déforestation, notamment de la perte des arbres qui sont le
poumon de la planète. La déforestation entraîne également la disparition de la
biodiversité abritée par ces forêts. La perte de la faune et de la flore est la perte
d’une véritable richesse. Serait-il possible, via le conditionnement de certaines des
dotations de l’AFD par exemple, de garantir le maintien écologique des pays qui
en sont destinataires ?
Dans notre pays, la surface des forêts est en augmentation, à tout le moins
dans les Vosges. Cependant, l’Est de la France et l’Allemagne sont frappés depuis
quelques mois par des scolytes. À l’instar de l’aide accordée par l’Allemagne aux
propriétaires fonciers pour replanter des arbres, serait-il possible d’aider les
propriétaires forestiers français, par le biais de fonds européens ou français ? En