Ma première publication Rapport 2 | Page 57

— 57 — Les chiffres avancés dans votre rapport sur l’état de la déforestation et sur son accélération sont terrifiants. Vous rappelez également les multiples actions qui seront lancées en la matière, notamment par l’Agence française de développement. Son action se développe en particulier sur le plan de l’aménagement forestier, dont vous soulignez l’efficacité. Alors que notre Assemblée aura bientôt l’occasion de se prononcer sur la réorganisation et l’orientation de l’aide publique au développement, il serait utile que vous puissiez détailler le fonctionnement des aides dédiées à ces actions, la manière dont les projets sont élaborés ainsi que leur efficacité sur le terrain. Ces initiatives me semblent particulièrement utiles en Afrique centrale et au Sahel, afin d’enrayer l’avancée du désert, mais aussi pour rendre visibles des terres qui étaient autrefois des terres agricoles ou d’élevage. M. Christian Hutin. Je ne voudrais pas que vous pensiez que le groupe Socialistes et apparentés est psychorigide, mais il est vrai que nous avons une « Idéfix » concernant ce dossier, à l’instar de l’adoration bien connue que porte aux arbres ce personnage. La passion de M. le rapporteur, la qualité absolue et le réalisme de son rapport, qui dépassent le cadre de la commission, sont admirables. Mon groupe votera en faveur de l’avis. L’idée défendue par le Président de la République au G7 de Biarritz a été inspirée par M. le rapporteur, mais celui-ci avait dix-huit mois d’avance. Comme l’a dit M. Goasguen, entre le IX e et le XV e siècle, la France a connu une déforestation massive. Il est peut-être nécessaire, au niveau national, de revenir sur ce type de pratiques. Ainsi, pour ma grand-mère agricultrice, les arbres n’avaient rien de sympathique, car ils n’étaient pas productifs : rien ne pousse en- dessous. Il conviendrait de réfléchir à la possibilité de procéder à la reforestation de notre propre pays, avant de donner des leçons aux autres. Peut-être pourrions- nous le faire sur des surfaces moindres, mais avec une véritable philosophie. M. Christophe Naegelen. Je tiens à féliciter M. Mbaye pour son excellent rapport. À l’extérieur de l’Union européenne, nous nous inquiétons des conséquences de la déforestation, notamment de la perte des arbres qui sont le poumon de la planète. La déforestation entraîne également la disparition de la biodiversité abritée par ces forêts. La perte de la faune et de la flore est la perte d’une véritable richesse. Serait-il possible, via le conditionnement de certaines des dotations de l’AFD par exemple, de garantir le maintien écologique des pays qui en sont destinataires ? Dans notre pays, la surface des forêts est en augmentation, à tout le moins dans les Vosges. Cependant, l’Est de la France et l’Allemagne sont frappés depuis quelques mois par des scolytes. À l’instar de l’aide accordée par l’Allemagne aux propriétaires fonciers pour replanter des arbres, serait-il possible d’aider les propriétaires forestiers français, par le biais de fonds européens ou français ? En