Ma première publication Rapport 2 | Page 53

— 53 — plus particulièrement des plus jeunes, en ce qui concerne l’impact de notre consommation sur l’état des forêts mondiales. Les forêts tropicales occupent 12,5 millions de km 2 . Elles ne représentent qu’une petite partie – 9,8 % – de l’ensemble des terres émergées, mais les écosystèmes qu’elles abritent sont d’une richesse et d’une diversité considérables. Alors que ces forêts représentaient 48 % des forêts mondiales en 1990, leur superficie s’est réduite de 5,5 millions d’hectares par an en moyenne, et elles ne constituaient plus que 44 % des forêts mondiales en 2015. Ces espaces ont subi, en moyenne, 90 % des pertes annuelles de forêts naturelles depuis le début des années 1990. C’est en 2016 qu’on a enregistré la plus forte perte annuelle de surface dans les forêts tropicales – juste devant 2017, qui a vu l’abattage de 10 milliards d’arbres dans ces zones. Les forêts mondiales sont mal protégées. La gouvernance internationale se caractérise en la matière par l’absence de traité spécifiquement consacré aux forêts. Jusqu’à présent, l’existence d’un clivage entre les pays développés et ceux en développement a fait obstacle à l’établissement d’un véritable instrument multilatéral contraignant dans ce domaine. Les pays du Nord font habituellement valoir que les forêts constituent un patrimoine d’intérêt mondial qui nécessite, en tant que tel, des dispositions internationales. Les pays du Sud arguent, de leur côté, du fait que les forêts sont des ressources naturelles, et ils mettent en avant leur souveraineté sur ce qui constitue un potentiel de développement économique pour eux. L’opposition à l’adoption d’un cadre unifié a conduit en 1992, lors du sommet de la Terre qui s’est tenu à Rio, à un éclatement des problématiques environnementales relatives aux forêts entre la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), la convention sur la diversité biologique (CDB) et la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD). L’absence de cadre juridique international unifié et contraignant s’accompagne, depuis une vingtaine d’années, d’un foisonnement d’initiatives internationales et régionales. Certaines d’entre elles produisent des résultats satisfaisants et peuvent présenter, dans certains cas, l’avantage de faciliter les échanges entre les acteurs locaux. Cependant, la prolifération des initiatives a pour effet de diluer la mobilisation générale pour les forêts et d’affaiblir la visibilité de cette problématique sur la scène internationale. Les forêts mondiales méritent d’avoir une préservation à la hauteur de leur importance pour l’intégrité écologique de notre planète. Dans le contexte des graves menaces qui existent actuellement, une convention-cadre des Nations unies permettrait d’apporter un niveau de protection plus important, dans un cadre cohérent et unifié qui bénéficierait d’une meilleure visibilité.