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menaces qui pèsent actuellement sur elles, une convention-cadre des Nations unies
permettrait d’apporter un niveau de protection plus important dans un cadre
cohérent et unifié ainsi qu’une meilleure visibilité. La transposition d’un régime
ambitieux de protection similaire à celui ayant cours en Antarctique n’est pas
réaliste. Les forêts sont des espaces qui abritent des populations nombreuses et
représentent d’une manière ou d’une autre un fort potentiel de développement
économique. Toutefois, un équilibre peut et doit être trouvé pour parvenir à une
gestion raisonnée des forêts mondiales. Une telle ambition doit être inscrite en
haut de notre agenda diplomatique pour les mois et les années à venir avec,
comme objectif, l’adoption d’une convention-cadre sous l’égide des Nations
unies.
b. Le foisonnement d’initiatives internationales et régionales produit des
résultats mais nuit à la visibilité et à la cohérence des actions menées
en faveur des forêts mondiales
L’absence d’un cadre juridique international unifié et contraignant se
double depuis une vingtaine d’années d’un foisonnement d’initiatives
internationales et régionales en faveur des forêts. Certaines d’entre elles
produisent des résultats satisfaisants et présentent parfois l’avantage de faciliter les
échanges entre les acteurs locaux. Mais, la prolifération de ces initiatives a pour
effet de diluer la mobilisation générale en faveur des forêts mondiales et
d’affaiblir la visibilité de cette problématique sur la scène internationale.
i. Les initiatives internationales en faveur des forêts
• Programme ONU-REDD
Le programme de collaboration des Nations unies sur la réduction des
émissions de gaz à effet de serre liées à la déforestation et à la dégradation des
forêts dans les pays en développement (programme ONU-REDD) est un
programme partagé entre trois agences des Nations unies : le Programme des
Nations unies pour le développement (PNUD), le Programme des Nations unies
pour l’environnement (PNUE) et l’OAA, tirant parti du rôle et de l’expertise
technique de chacune de ces agences. Ce programme, lancé en 2008, vise à
soutenir les pays forestiers dans leur volonté de développer et de mettre en œuvre
le mécanisme REDD+ (1) .
Ce mécanisme est une approche introduite dans les années 2000 dans le
cadre de la CCNUCC. Cet acronyme désigne les démarches concrètes engagées et
les incitations positives mises en place pour réduire les émissions liées à la
déforestation et à la dégradation des forêts et favoriser la conservation et
l’augmentation des stocks de carbone forestier, ainsi que la gestion forestière
durable dans les pays en développement (+). La pérennité de cette approche
(1) Acronyme de « Reducing Emissions from Deforestation and forest Degradation » soit « réduction des
émissions dues à la déforestation et à la dégradation forestière » en français.