— 27 —
– le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF) qui fédère et
coordonne quatorze organisations impliquées dans les questions forestières.
Le FNUF a notamment négocié un instrument juridiquement non
contraignant sur tous les types de forêts adopté en 2007 par l’Assemblée générale
des Nations unies, visant la mise en œuvre effective de la gestion durable des
forêts. Cependant cet arrangement international sur les forêts apparaît plus comme
un espace de concertation que comme un lieu de prises de décisions. Ce n’est pas
dans son cadre que semble se jouer l’avenir mondial des forêts. Pour votre
rapporteur, la France doit tirer profit de la prise de conscience mondiale, qui a été
ravivée, ces derniers mois, par les incendies qui ont ravagé l’Amazonie, pour
œuvrer en faveur de l’établissement d’un instrument mondial cohérent et viable
intégrant l’ensemble des questions forestières. Il nous faut parvenir sur cette
question à un consensus permettant d’assurer le développement des pays du Sud
tout en préservant les forêts mondiales qui sont vitales pour l’ensemble de
l’humanité.
Les mois qui viennent seront riches en opportunités permettant de
concrétiser cette ambition aux échelles européenne et mondiale en faveur de la
gouvernance des forêts. Le congrès mondial de la nature de l’Union internationale
pour la conservation de la nature (UICN), à Marseille en juin 2020, constituera
notamment une occasion exceptionnelle pour mobiliser les chefs d’État et de
Gouvernement, la communauté scientifique mondiale ainsi que l’opinion publique
internationale sur cette thématique.
À l’instar de ce qui a été fait pour la question climatique, il est urgent que
nous prenions collectivement conscience de notre responsabilité s’agissant de la
dégradation et de la disparition des forêts. Il est impératif de mettre un terme à
l’indifférence générale sur cette question et d’agir, résolument, en faveur de la
protection de la nature et du vivant.
La France, comme elle l’a fait par le passé sur la question climatique, doit
apparaître comme une nation cheffe de file sur cette thématique. Elle dispose pour
cela de nombreux atouts : elle jouit d’une véritable légitimité puisqu’elle dispose
de couverts forestiers tempérés en métropole mais également tropicaux en Guyane
(90 % de ce territoire étant occupé par la forêt amazonienne), elle est riche d’une
expertise reconnue dans le domaine forestier – notamment aux travers des actions
de l’Office national des forêts International (ONFI) et de l’Agence française de
développement (AFD) – et se trouve être le premier pays à avoir élaboré et adopté
une stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI) aussi
ambitieuse. Une mise sous tension du réseau diplomatique est actuellement à
l’œuvre sur cette problématique – tous les ambassadeurs ont reçu en juillet 2019
une note du ministère chargé des affaires étrangères sur les enjeux de la lutte
contre la déforestation – ce dont votre rapporteur se félicite.
Les forêts mondiales méritent une préservation à la hauteur de leur
importance pour l’intégrité écologique de notre planète. Compte tenu des lourdes