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II. LE RENFORCEMENT DE LA MOBILISATION EN FAVEUR DE LA
PRÉSERVATION ET DE LA RESTAURATION DES FORÊTS MONDIALES
PARAÎT IMPÉRATIF
A. LE CARACTÈRE INSUFFISANT ET DISPARATE DE LA PROTECTION
INTERNATIONALE
1. Des initiatives internationales nombreuses mais trop fortement
éclatées
La gouvernance mondiale des forêts se caractérise par l’absence de traité
spécifique. Cette situation constitue indéniablement, aux yeux de votre rapporteur,
un manque. De plus, l’éclatement du sujet au sein de différentes conventions
internationales ainsi que la multiplicité des déclarations et des partenariats globaux
et régionaux existants nuisent à la visibilité et à la cohérence des actions menées
en faveur de la préservation et de la restauration des forêts mondiales.
Cet état de fait traduit à la fois l’importance des enjeux liés aux forêts mais
également la complexité et la pluralité des causes, des conséquences et des
solutions envisagées.
a. L’absence d’une convention-cadre des Nations unies pour la
préservation et la restauration des forêts mondiales constitue un
manque criant
L’existence d’un clivage entre pays développés et pays en développement
a jusqu’à présent fait obstacle à l’établissement d’un instrument multilatéral
contraignant spécifique aux forêts. Les pays du Nord font habituellement valoir
que les forêts constituent un patrimoine d’intérêt mondial qui, en tant que tel,
nécessite des dispositions internationales. Les pays du Sud arguent, au contraire,
du fait que les forêts sont des ressources naturelles et mettent en avant leur
souveraineté sur ce qui constitue pour eux un potentiel de développement
économique. Ils craignent, en effet, le spectre d’une gouvernance mondiale sur les
zones forestières qui les priverait d’un accès à leurs ressources naturelles.
Cette opposition à l’adoption d’un cadre unifié a conduit, en 1992, lors du
Sommet de la Terre de Rio, à un éclatement des problématiques
environnementales relatives aux forêts au sein des différentes conventions des
Nations unies que sont :
– la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) ;
– la convention sur la diversité biologique (CDB) ;
– la convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification
(CNULCD).