Ma première publication Rapport 2 | Page 20

— 20 — d’être totalement détruits. Selon l’OAA, la superficie forestière mondiale a été réduite de 130 millions d’hectares, soit près de huit fois la superficie de la forêt française métropolitaine, sur la période 1990-2015. La déforestation se traduit par une diminution définitive du couvert forestier alors que la dégradation correspond à une baisse de la qualité de son écosystème (réduction de la végétation, dégradation des sols, effondrement de la biodiversité…). Les gains (expansion de la forêt) et pertes de forêt (déforestation) s’opèrent continuellement et sont donc très difficiles à surveiller, même à l’aide d’une imagerie satellitaire à haute résolution. La dégradation des forêts est encore plus difficile à mesurer, car il s’agit de la réduction de la capacité des forêts à fournir des biens et des services. b. La prévalence des facteurs humains dans les atteintes portées aux forêts La déforestation et la dégradation des forêts sont causées par de multiples facteurs, certains humains et d’autres naturels. Les facteurs naturels sont les incendies de forêt, les maladies pouvant affecter les arbres ou les parasites. Néanmoins, la principale cause de déforestation et de dégradation des forêts à l’échelle mondiale reste l’expansion agricole pour la production de matières premières, en particulier la culture du soja, de l’huile de palme et l’élevage de bovins. Ces facteurs peuvent être directs avec le remplacement d’une parcelle de forêt par une exploitation agricole ou indirects avec l’ouverture d’une route dans un massif forestier qui va entraîner dans son sillon des populations dont les activités vont conduire à une altération de l’écosystème forestier. Selon l’OAA, l’agriculture serait ainsi responsable à hauteur de 80 % de la déforestation et de la dégradation des forêts à l’échelle mondiale (30 à 35 % pour l’agriculture de subsistance et 45 à 50 % pour l’agriculture commerciale ou industrielle). Les 20 % restants se répartissent entre l’exploitation forestière (production de bois d’œuvre, de bois d’industrie et de bois-énergie), les pratiques illégales liées à la récolte, à la transformation et au commerce du bois et des produits ligneux, l’industrie minière et l’expansion urbaine. Parmi toutes les exploitations agricoles, c’est la culture du soja qui apparaît comme la plus destructrice pour la forêt. Sa production a été multipliée par deux ces dernières années et par plus de quatre au Brésil ces deux dernières décennies. Ce « boom du soja » est porté par la demande mondiale d’aliments, destinés notamment à l’élevage industriel (entre 70 % et 90 % de la production de soja est utilisée pour nourrir des animaux d’élevage (1) ) et entraîne la destruction de nombreux écosystèmes forestiers, en particulier en Amérique du Sud. Une étude d’impact de la Commission européenne de 2013 montre que sur la période 1990-2008, le soja représentait 60 % des importations de produits à risque, l’huile de palme 12 % et le cacao 8 %. Ces matières premières constituent (1) Documents clés de Greenpeace (2017).