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Un drame qui a permis de mobiliser la communauté internationale à l’initiative de la
France :
Ces feux de forêt ont suscité un émoi planétaire et provoqué un début de prise de
conscience collective. La France s’est très rapidement mobilisée en faveur de
l’Amazonie et votre rapporteur s’en félicite. Ainsi, dans le prolongement des premières
annonces faites par le Président de la République lors du sommet du G7 à Biarritz, en
août dernier, la France a impulsé le 23 septembre 2019, en marge de l’Assemblée
générale des Nations unies à New York, la tenue d’une réunion de haut niveau de
lancement de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales afin de fédérer et
donner une visibilité accrue à la question de la protection de ces forêts essentielles pour
la régulation du climat et pour la biodiversité mondiale. Le Président de la République a
indiqué que la France consacrerait 100 millions de dollars à l’Alliance.
Co-présidée par le Président de la République et ses homologues chilien et colombien,
cette réunion a ainsi donné un espace d’intervention privilégié aux acteurs et pays clés
pour les forêts tropicales et la lutte contre la déforestation. L’événement a été marqué
par une présence au plus haut-niveau de plusieurs États de forêts tropicales (Bolivie,
République démocratique du Congo), de pays et organisations bailleurs (Norvège,
Allemagne, Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement), du
Saint-Siège ainsi que de l’Union européenne avec le président du Conseil européen.
Le Président de la République a rappelé les enjeux de la préservation des forêts
tropicales, qui concernent directement la France en tant que « pays amazonien », 90 %
du territoire guyanais étant occupé par l’Amazonie. Après avoir salué les engagements
et soutiens financiers internationaux existants sur la lutte contre la déforestation et les
efforts des pays du Pacte de Leticia (réunissant les pays amazoniens que sont le Brésil,
la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou et le Surinam mais sans le
Venezuela, ni la France), il a souligné le caractère inclusif de l’Alliance, en appelant le
Brésil à la rejoindre rapidement. La communauté internationale a été appelée, à travers
cette Alliance, à éviter la dispersion des initiatives et à accélérer la mise en œuvre de ses
engagements.
Le chef de l’État a également plaidé pour la désignation d’une équipe de travail en
charge de définir, d’ici à la COP 25 de la CCNUCC, qui se tiendra à Santiago du Chili
en décembre prochain, une gouvernance et un plan d’action.
À l’occasion de cet évènement, d’autres annonces de financement en faveur de la lutte
contre la déforestation ont été formulées à hauteur de 500 millions de dollars,
comprenant une contribution du fonds ProGreen de la Banque mondiale sur la
préservation de la biodiversité qui bénéficiera d’une participation de l’Allemagne d’un
montant de 200 millions de dollars et de l’annonce de projets de l’Union européenne à
hauteur de 190 millions d’euros.
2. Les origines de la déforestation et de la dégradation des forêts
a. La distinction entre les notions de déforestation et de dégradation des
forêts
Il est tout d’abord important de distinguer les notions de déforestation et
de dégradation des forêts. La deuxième notion précède souvent la survenance de la
première. Les écosystèmes forestiers sont généralement d’abord dégradés avant