Ma première publication Rapport 2 | Page 18

— 18 — La forêt amazonienne Des incendies ravageurs : L’Amazonie qui s’étend sur une superficie de 5,5 millions de km² abrite une biodiversité exceptionnelle en réunissant sur son territoire quelque 390 milliards d’arbres et 30 000 espèces de plantes, 2 500 espèces de poissons, 1 500 espèces d’oiseaux, 500 espèces de mammifères, 550 espèces de reptiles et 2,5 millions d’insectes (1) . Environ 33 millions de personnes la peuplent et environ 420 communautés autochtones vivent directement de ses ressources (2) . Disposant de 60 % de l’Amazonie sur son territoire et de 15 à 20 % de la biodiversité mondiale, le Brésil jouit d’un couvert forestier considérable et de la plus grande biodiversité de la planète. Depuis les années 1960, l’Amazonie est soumise à une déforestation rapide : elle aurait perdu près de 760 000 km 2 de surface de forêts depuis les années 1960, soit près de 20 % de sa surface initiale. Depuis les années 1980, le développement de l’agriculture industrielle et notamment de l’élevage, a entraîné une accélération rapide de la déforestation. Selon l’OAA, l’élevage serait responsable d’environ 70 à 80 % de la déforestation dans la région amazonienne (en incluant la production d’aliments pour le bétail dont le soja). Le développement d’une production intensive d’élevage, associée à une consommation toujours plus importante de viande dans les pays développés serait ainsi la cause principale de la déforestation amazonienne. Depuis 1970, près de 20 % de la forêt amazonienne et 25 % des forêts de mangrove ont disparu. Malgré l’occurrence annuelle de feux dans la région au cours de la saison sèche, l’ampleur des incendies constatés à l’été 2019 n’a rien à voir avec celle des années précédentes. Selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE), 72 843 départs de feux ont ainsi été enregistrés en 2019, contre 39 759 en 2018, correspondant à une hausse inquiétante de 83 %. La principale cause résiderait dans la reprise d’une déforestation massive en début d’année 2019, coïncidant avec l’arrivée au pouvoir du président brésilien, Jair Bolsonaro. L’INPE relève ainsi une augmentation de 88  % de la déforestation au Brésil, en juin, par rapport à ce qui avait été recensé l’année précédente. En 2019, le rythme de la déforestation en Amazonie a connu une forte augmentation avec la disparition de près de 5 000 km² de forêt amazonienne, soit l’équivalent de la surface du département des Bouches-du-Rhône. Le service Copernicus de lutte contre le changement climatique de l’Union européenne a, par ailleurs, observé un « pic perceptible » d’émissions de monoxyde et de dioxyde de carbone générées par les incendies dans la forêt amazonienne, dont la fumée toxique a voyagé jusqu’aux côtes de l’Atlantique, dégradant fortement la qualité de l’air dans les régions traversées (3) . (1) Organisation du Traité de coopération amazonienne (OTCA), Our Amazon. (2) OOA, L’Amazonie, un bien commun: protéger simultanément la biodiversité et les moyens de subsistance. (3) Copernicus, Carbon monoxide from Amazon fires.