Ma première publication Rapport 2 | Page 16

— 16 — d’hectares par an et ne représentaient plus en 2015 que 44 % des forêts mondiales. Ces régions concentrent en moyenne 90 % des pertes annuelles de forêts naturelles depuis le début des années 1990. Ces massifs forestiers, dont l’importance biologique est cruciale pour notre planète, se révèlent particulièrement vulnérables. Ces espaces enregistrent la plus importante perte nette de couverture arborée de l’ensemble des régions du monde. Les forêts tropicales sont victimes de l’exploitation massive de leur bois et de leur conversion en terres agricoles au profit de vastes plantations (caoutchouc dans le bassin du Congo, palmiers à huile en Asie du Sud-Est, soja en Amérique du Sud) et de pâturages (élevage bovin en Amérique du Sud). Au Brésil, c’est le développement de zones de colonisation agricole qui a provoqué une perte massive du couvert forestier de l’Amazonie. Aux alentours de la ville de Colniza, dans l’État du Mato Grosso, les exploitations d’élevage bovin se sont multipliées jusqu’aux limites des espaces protégés. Plus de 639 000 hectares de forêt ont ainsi disparu entre 2000 et 2017, ce qui représente plus de 23 % de la couverture forestière existante en 2000 (1) . En Malaisie, c’est l’expansion des plantations de palmiers à huile qui menace directement la forêt tropicale. Autour de la ville de Maran, ce sont plus de 717 000 hectares de forêts qui ont ainsi disparu depuis 2000, représentant plus de 40 % du couvert forestier originel (2) . En Indonésie, selon l’OAA, entre 1990 et 2000 ce sont près de 6 millions d’hectares de plantations d’huile de palme qui auraient progressivement remplacé les forêts locales. L’industrie de l’huile de palme a de fait longtemps été l’un des plus gros contributeurs de la déforestation en Asie du Sud-Est. 80 % de la déforestation indonésienne résulteraient de pratiques illégales. L’ampleur de la déforestation sur l’ensemble du continent africain est plus importante qu’en Asie : environ 2 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année en Afrique. C’est également sur ce continent que le processus de dégradation des forêts est le plus important. À l’inverse de l’Asie ou de l’Amazonie, l’Afrique subit une déforestation dont les principales origines ne sont pas liées à l’agriculture commerciale. La majorité de la déforestation et de la dégradation des forêts est liée à l’exploitation illégale des forêts ainsi que le fait de petits paysans qui produisent une agriculture locale de subsistance (agriculture sur abattis-brûlis) ou pour qui la forêt représente une source de bois de chauffage. En République démocratique du Congo, la construction de routes au cœur de la forêt tropicale pour les besoins de l’industrie forestière entraîne à sa suite une colonisation de ces zones où les paysans installent de nouvelles exploitations. À proximité de la ville de Bumba, dans le Nord du pays, ce sont plus de (1) Ibid. (2) Ibid.