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La politique forestière de l’Union européenne fournit un cadre assurant la
cohérence des politiques en rapport avec les forêts. Les forêts représentent la
moitié des zones de protection de la nature du réseau Natura 2000, couvrant
38 millions d’hectares, c’est-à-dire plus de 20 % des ressources forestières de
l’Union.
Ces chiffres satisfaisants, résultats des politiques de reforestation
volontariste, s’accompagnent également de chiffres plus préoccupants : 6 % des
forêts d’Europe sont malades, affectées par des insectes ravageurs, des tempêtes
ou des incendies. Jusqu’à 20 % des arbres seraient touchés par ces phénomènes
que le réchauffement climatique ne cesse d’aggraver.
ii. Forêts boréales
La forêt boréale pousse dans les régions froides de l’hémisphère Nord.
Elle est constituée de conifères qui résistent au froid, comme l’épicéa et le sapin.
Elle représente 29 % de la superficie forestière mondiale et constitue l’un des plus
vastes réservoirs de carbone organique vivant de la planète.
Certaines forêts boréales, notamment celles du Canada et de la Russie,
sont confrontées à un processus de dégradation et de morcellement accéléré lié à
des pratiques non durables telles que les coupes à blanc de l’industrie papetière.
D’autre part, comme le relève le rapport spécial du groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur le changement
climatique et les terres (2019), le réchauffement climatique des régions boréales
est deux à trois fois plus élevé que la moyenne mondiale. Un assèchement de la
forêt boréale a pour conséquence une hausse des feux de forêts et une
augmentation importante de la quantité de dioxyde de carbone (CO 2 ) rejetée par
les tourbières et les sols, accentuant les effets des changements climatiques.
Enfin, si la hausse de la température planétaire a tendance à accroître la
productivité des forêts en augmentant le taux et la période de croissance des
arbres, cet effet pourrait être annulé voire même s’inverser, notamment dans les
forêts boréales, par un possible manque d’eau qui tendrait alors à limiter leur
croissance.
iii. Forêts tropicales
Les forêts tropicales qui occupent 12,5 millions de km2 de la surface
terrestre ne représentent qu’une petite part de l’ensemble des terres émergées
(9,8 %). Cependant les écosystèmes qu’elles abritent sont d’une richesse et d’une
diversité exceptionnelle. Elles comptent 800 milliards d’arbres, soit 26 % de
l’ensemble des arbres du monde et près de la moitié des espèces de plantes et
d’animaux connues dans le monde y vivent (1) . Elles représentaient, en 1990, 48 %
des forêts mondiales mais elles se sont réduites en moyenne de 5,5 millions
(1) Bruce Albert, Fabrice Dubertet, François-Michel Le Tourneau, Op. cit., p. 288.