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La carte ci-après présente le rapport entre gain et perte net annuel de forêt
par pays entre 1990 et 2015 :
Source : OAA (2018).
a. L’effondrement des forêts primaires
Moins du tiers des 39,9 millions de km 2 de forêts restantes était encore
épargné par l’exploitation humaine. Ces zones forestières primaires ne sont pas
nécessairement vierges de toute présence humaine. Entre 40 à 80 % d’entre elles
sont, en effet, habitées par des peuples autochtones qui participent d’ailleurs à leur
préservation (1) .
Les forêts primaires stockent plus de carbone que les autres et constituent
des niches de biodiversité d’une richesse inouïe. Leur disparition est
particulièrement inquiétante : 50 % des forêts primaires ont été détruites au cours
du siècle dernier et près de 10 % l’ont été depuis le début du XXI e siècle. La
déforestation des forêts primaires renforce l’aggravation des maladies et des
catastrophes naturelles, la désertification et le réchauffement climatique.
Les dernières forêts primaires restantes se concentrent principalement dans
les zones tropicales (48 %) et boréales (36 %) (2) . Elles sont officiellement
protégées par la convention-cadre des Nations unies sur la diversité biologique
(CDB), signée lors du Sommet de la Terre de Rio (1992) mais qui reste hélas
inégalement appliquée.
(1) Bruce Albert, Fabrice Dubertet, François-Michel Le Tourneau, Op. cit., p. 282.
(2) Ibid.