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La préservation et la restauration des forêts libanaises
Avec une très forte densité de population (375 habitants au km²), le Liban est un pays
dans lequel le milieu naturel connaît des pressions anthropiques particulièrement
élevées. Traditionnellement connu pour la richesse de ses forêts, ses ressources
naturelles se trouvent menacées.
Lors de son déplacement sur le terrain, votre rapporteur a pu constater les efforts menés
dans ce pays en faveur de la préservation et de la restauration des forêts locales.
L’année 2019 est, sur cette thématique, une année particulière au Liban puisqu’après
vingt-deux ans d’attente la loi cadre sur les réserves naturelles a été enfin promulguée.
Les problèmes environnementaux sont nombreux sur l’ensemble du territoire libanais
(problème de gestion des déchets, dysfonctionnements des services d’assainissement,
urbanisation anarchique, utilisation excessive de générateurs électriques extrêmement
polluants…). Cependant une prise de conscience au sein de la société civile semble peu
à peu se dessiner, comme en atteste la vitalité des associations écologiques qui, à
l’image de Terre Liban, visent à sensibiliser la société libanaise au développement
durable et à la protection des ressources naturelles, ou de Jouzour Loubnan qui œuvre
pour le reboisement au Liban.
Le couvert forestier libanais a très fortement souffert des effets de l’exploitation
forestière qui remontent à la période ottomane, de l’agriculture, des ravages de la guerre
civile et de dégâts provoqués par la pollution. Les forêts du Liban sont par ailleurs, de
nos jours, confrontées aux effets du réchauffement climatique qui fragilise
particulièrement les forêts de cèdres – emblème national du pays – en les exposant à des
invasions de parasites qui se révèlent de plus en plus difficilement maîtrisables. Les
effets de la guerre civile en Syrie ont également eu un impact indirect sur la flore
libanaise : l’afflux de réfugiés syriens, qui se sont déplacés avec leurs bêtes, a eu pour
effet de renforcer la pression du pâturage sur des paysages libanais déjà très fortement
dégradés.
Votre rapporteur a également eu l’opportunité de rendre dans le nord du pays sur le site
de Tannourine pour observer la mise en place d’un projet soutenu par l’AFD et porté
par la municipalité locale avec l’appui de l’Université de Balamand et de l’association
de reboisement AFDC. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme national libanais
« 40 millions d’arbres » visant à lutter contre la désertification. L’objectif n’est pas de
développer une industrie forestière pour l’exploitation de produits ligneux mais de
favoriser l’écotourisme et la préservation de l’environnement du Liban dans un pays où
80 % de la population vit à présent en zone urbaine. Cette action de l’AFD menée dans
le cadre du projet Parsifal devrait contribuer à l’afforestation de 56 hectares avec la
plantation de près de 3 700 plans composés à 80 % de genévriers, dans le courant de
l’année 2020. De telles actions se révèlent extrêmement bénéfiques pour les
communautés locales en permettant le rétablissement de bénéfices écosystémiques
essentielles qui avaient disparu ou s’étaient très fortement dégradés et en générant des
ressources économiques respectueuses de l’environnement.
b. La valorisation du savoir-faire français, en matière de gestion
forestière grâce à l’action de l’ONF-International
Depuis sa création en 1997, l’ONFI a pour mission de valoriser à travers le
monde le savoir-faire français, en matière de gestion forestière. C’est une filiale de
l’ONF français qui a généré un chiffre d’affaires de 4,4 millions d’euros en 2017.