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La France accueillera également, du 11 au 19 juin 2020, à Marseille, le
Congrès mondial de la nature de l’Union internationale de la conservation de
la nature (UICN) qui devrait permettre de mobiliser les diverses composantes de
la société civile en faveur de la protection de la diversité biologique.
Enfin, la prochaine conférence des Parties (COP15) à la convention des
Nations unies sur la diversité biologique (CDB) se réunira, à Pékin, en 2020, et
constituera une étape cruciale dans le combat contre l’érosion de la biodiversité
mondiale. Lors de ce rendez-vous, la communauté internationale dressera un bilan
des « objectifs d’Aïchi », pris en 2010, à l’occasion de la COP10 de Nagoya. Il est
hélas, d’ores et déjà, possible d’affirmer qu’une grande partie d’entre eux ne
seront pas atteints. À l’occasion de la COP15 de la CDB, la France, devra ainsi
porter une nouvelle impulsion à même de déboucher sur l’adoption d’un cadre
international plus ambitieux et plus opérationnel en faveur de la nature et du
vivant.
L’objectif diplomatique de la France, en la matière, est simple mais
colossal : réussir s’agissant de la biodiversité ce qu’elle est parvenue à porter,
avec succès, pour le climat, en 2015, avec la signature de l’accord de Paris.
Le déclin de la biodiversité est général : il touche les espèces sauvages
menacées emblématiques comme les espèces communes, c’est-à-dire la
« biodiversité du quotidien ». En France, par exemple, les populations d’oiseaux
des milieux agricoles ont diminué de près d’un tiers en 15 ans, selon les chiffres
transmis, au rapporteur, par le Comité français de l’UICN.
À l’instar de ce qui a été fait pour la question climatique, il est urgent que
nous prenions collectivement conscience de notre responsabilité s’agissant de
l’érosion de la biodiversité mondiale. Il est impératif de mettre un terme à
l’indifférence générale sur cette question et d’agir, résolument, en faveur de la
protection de la nature et du vivant.
Afin d’alerter la représentation nationale et les citoyens avec d’autant plus
de force, une partie des travaux qui suivent se concentreront en partie sur la
protection des espèces sauvages menacées. Ces exemples emblématiques
permettront d’illustrer les dangers que l’humanité fait peser sur les écosystèmes
dans lesquels elle évolue et auxquels – il ne faudrait jamais l’oublier – elle
appartient.
Les écosystèmes ne connaissent pas le concept de frontières mais leur
préservation implique nécessairement des coopérations régionales et
internationales. Ainsi la diplomatie environnementale apparaît comme
l’instrument crucial qui pourrait permettre de renforcer notre action collective au
service de la nature et du vivant.