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Mon groupe votera les crédits. L’aide au développement, semble offrir des
opportunités pour cerner des actions à entreprendre sur le terrain et de faire de nos
partenaires des co-décisionnaires. La gestion de la préservation de la biodiversité
est un enjeu pour nombre de pays, dont l’Afrique. La France pourrait ainsi agir
pour la création de parcs nationaux bénéfiques aux espèces et aux hommes.
J’ai deux questions : quelles sont les actions à mener en priorité selon
vous ? Les crédits budgétaires sont en progression, mais sont-ils suffisants ?
M. Christophe Naegelen. J’adresse toutes mes félicitations à notre
rapporteur qui a travaillé avec cœur ; c’est un rapport empreint d’émotion.
L’érosion de la biodiversité est un sujet grave, nous courons à la catastrophe. Des
espèces disparaissent et les causes en sont nombreuses, le climat, la pollution, le
braconnage. Je m’interroge sur la diplomatie environnementale : la France prévoit
de moins en moins de moyens pour la diplomatie et peu d’acteurs pour les sujets
environnementaux. Les plus gros pollueurs ne sont pas engagés dans cette lutte
pour la préservation de la biodiversité, car ils privilégient le développement
économique. Comment la France et même l’Europe peuvent-elles agir seules ?
M. Christian Hutin. Notre groupe votera les crédits. Bravo pour ce
rapport original, novateur, sérieux : c’est la première fois qu’on traite de la
biodiversité dans le cadre de cette commission. Je me demande d’ailleurs si ce mot
convient, car on a passé un cap, le terme est trop simple, il y a urgence. Nombre
de pays ne respectent pas les normes environnementales, à commencer par la
Russie, la Chine, les États-Unis. Je voudrais souligner la disparition des oiseaux,
ce qui est d’une grande tristesse. À propos des espèces « porte-drapeaux » ou
symboliques, il faudrait également évoquer dans votre rapport les espèces qui
disparaissent en France.
M. Jean-Paul Lecoq. J’apprécie beaucoup le travail du rapporteur, mais
nous devons voter sur les crédits et non sur le rapport. Notre groupe déplore que
les moyens prévus pour la diplomatie française environnementale ne soient pas
suffisants. Pour faire de la diplomatie parlementaire, il faudrait inscrire la
biodiversité à l’ordre du jour de toutes les assemblées où nous siégeons. Nous
n’avons pas à donner de leçons aux autres pays, mais mettre des moyens à leur
disposition, par exemple, les aider à lutter contre les braconniers. Nous devons
être des donneurs d’aide. Mais je ne sens pas de souffle budgétaire à ce sujet.
Mme Martine Leguille-Balloy. Ce rapport est très intéressant et vivant.
Le problème réside dans notre volonté de prolonger les espèces. L’idée d’un
groupe de travail est excellente. La Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) est une idée
qui remonte à 1960 et qui a vu le jour en 1975. Je suggère que nous soyons
porteurs d’utopie. Actuellement, il n’existe aucune règle coercitive, il faudrait
dans le cadre de ce groupe de travail proposé que soit examinée la création dans
10 ou 15 ans d’un tribunal du climat, à l’image de la Cour pénale internationale.