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Je souhaite donc insister sur la question du financement des politiques
environnementales internationales qui est fondamentale et qui reste encore « un
grand chantier ».
Car à l’échelle mondiale, les financements climat sont encore très loin de
ce qui est nécessaire pour pallier la crise actuelle.
En 2009, lors de la conférence de l’ONU à Copenhague, les pays
développés se sont engagés à mobiliser chaque année, à partir de 2020,
100 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à faire face
au dérèglement mondial. Mais malgré cette promesse, les États n’ont pas versé
l’intégralité des sommes promises. Notre collègue Mme Laurence Gayte alertait
déjà l’année dernière sur l’insuffisance de nos engagements.
Ainsi, le « Fonds vert » créé en 2010, a d’abord accueilli 10 milliards de
dollars qui sont, aujourd’hui, quasiment épuisés. Or, c’est grâce à ce dispositif que
de nombreux projets ont pu voir le jour et être financés, notamment dans les pays
en développement.
Je l’ai dit, la France doit rester un leader dans cette lutte contre le
réchauffement climatique. Nous avons donc un devoir d’exemplarité et nous
devons muscler notre action diplomatique au moment où l’attitude des États-Unis
notamment fragilise les engagements internationaux. Tu as insisté, cher Jean
François, dans ton rapport sur la préservation et la reconquête de la biodiversité
mondiale et je ne peux que saluer cette mise en avant d’un des enjeux majeurs de
ces prochaines années. Tu as aussi mentionné la problématique des braconnages,
et j’ai pu le constater lors d’un déplacement en Afrique du Sud, à l’encontre de
rhinocéros, et croyez-moi, de nuit, c’est assez impressionnant.
Pour conclure, je veux souligner l’une de tes recommandations. Tu
préconises la création, au sein de la commission des affaires étrangères, d’un
groupe de travail consacré à la diplomatie environnementale, en charge du suivi,
tout au long de la législature, des négociations internationales sur les sujets
environnementaux. Je suis co-rapporteure avec notre collègue, M. Bernard
Defleselles, de la mission d’information sur la diplomatie climatique de notre
commission qui rendra son rapport fin novembre et tu imagines bien que nous
souscrivons pleinement à cette recommandation. Et je crois pouvoir dire que nous
sommes nombreux à considérer cette question de la diplomatie environnementale
comme un des champs d’action majeur de notre commission. Et je retiens
particulièrement le mot de vigie.
M. Bruno Fuchs. Je salue la qualité du rapport qui nous a été présenté.
Vous nous l’aviez rappelé lors de nos échanges précédents sur votre avis, nous
connaissons une érosion de la biodiversité mondiale sans précédent par sa vitesse
et son ampleur : il y a urgence. Le rapporteur met l’accent sur la lutte contre cette
érosion et je me félicite que la France entende y jouer son rôle avec notamment le
doublement des contributions à l’aide publique au développement depuis 2014.