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mais ont également des implications économiques, sécuritaires et plus
globalement géopolitiques. Notre politique extérieure doit donc également
pleinement s’emparer de ces sujets.
La Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) réalise,
en matière de lutte contre les flux illicites, un travail remarquable, que je tiens à
saluer. La présence de représentants des douanes à l’étranger, au sein de nos
représentations diplomatiques, est d’ailleurs un élément essentiel du dispositif.
S’agissant de la lutte contre les trafics d’espèces sauvages menacées, je
souhaiterais vous soumettre quelques pistes de réflexions :
Il existe, aujourd’hui, une vaste gamme de dispositifs régionaux ou
internationaux permettant de lutter efficacement contre le trafic d’espèces
sauvages menacées. Néanmoins, il est un secteur dans lequel une marge de
progression semble possible : c’est le transport maritime. En 2017, parmi les onze
saisies majeures opérées s’agissant du trafic d’ivoire, cinq concernaient le vecteur
maritime. Or, il n’existe pas d’équivalent concernant l’Organisation maritime
internationale (OMI) du protocole d’accord liant le secrétariat de la Convention
sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées
d'extinction (CITES) et l’association internationale du transport aérien. Je suggère
donc que la France œuvre pour l’adoption d’un tel accord afin de faire diminuer le
commerce illégal et assurer la sûreté et la sécurité du transport, par le vecteur
maritime, des espèces sauvages légalement commercialisées.
Par ailleurs, les pouvoirs publics pourraient également nouer des
partenariats stratégiques avec certains acteurs privés afin de sensibiliser au mieux
nos concitoyens et permettre une réduction de la demande mondiale.
Par exemple, un partenariat stratégique pourrait être envisagé entre les
pouvoirs publics et les compagnies aériennes concernant la diffusion
d’informations ciblées et systématiques à destination des voyageurs à propos du
braconnage, s’agissant de certaines destinations sensibles.
Par ailleurs, un partenariat stratégique pourrait être également envisagé
avec les sociétés de commerce en ligne et les principaux réseaux sociaux
concernant le filtrage de toutes annonces litigieuses portant sur le commerce de
spécimens vivants ou d’articles issus d’espèces protégées.
En conclusion, j’estime que notre diplomatie se met résolument en ordre
de bataille pour promouvoir l’émergence d’une gouvernance commune au profit
de la préservation et de la reconquête de la biodiversité. Elle me semble prête pour
ces combats qui pourraient consacrer le rôle leader de notre pays sur les questions
environnementales.
Afin que notre diplomatie environnementale puisse disposer des moyens
lui permettant de mener à bien ses missions, j’invite la commission des affaires