Ma première publication Rapport 1 | Page 42

— 42 — mais ont également des implications économiques, sécuritaires et plus globalement géopolitiques. Notre politique extérieure doit donc également pleinement s’emparer de ces sujets. La Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI) réalise, en matière de lutte contre les flux illicites, un travail remarquable, que je tiens à saluer. La présence de représentants des douanes à l’étranger, au sein de nos représentations diplomatiques, est d’ailleurs un élément essentiel du dispositif. S’agissant de la lutte contre les trafics d’espèces sauvages menacées, je souhaiterais vous soumettre quelques pistes de réflexions : Il existe, aujourd’hui, une vaste gamme de dispositifs régionaux ou internationaux permettant de lutter efficacement contre le trafic d’espèces sauvages menacées. Néanmoins, il est un secteur dans lequel une marge de progression semble possible : c’est le transport maritime. En 2017, parmi les onze saisies majeures opérées s’agissant du trafic d’ivoire, cinq concernaient le vecteur maritime. Or, il n’existe pas d’équivalent concernant l’Organisation maritime internationale (OMI) du protocole d’accord liant le secrétariat de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) et l’association internationale du transport aérien. Je suggère donc que la France œuvre pour l’adoption d’un tel accord afin de faire diminuer le commerce illégal et assurer la sûreté et la sécurité du transport, par le vecteur maritime, des espèces sauvages légalement commercialisées. Par ailleurs, les pouvoirs publics pourraient également nouer des partenariats stratégiques avec certains acteurs privés afin de sensibiliser au mieux nos concitoyens et permettre une réduction de la demande mondiale. Par exemple, un partenariat stratégique pourrait être envisagé entre les pouvoirs publics et les compagnies aériennes concernant la diffusion d’informations ciblées et systématiques à destination des voyageurs à propos du braconnage, s’agissant de certaines destinations sensibles. Par ailleurs, un partenariat stratégique pourrait être également envisagé avec les sociétés de commerce en ligne et les principaux réseaux sociaux concernant le filtrage de toutes annonces litigieuses portant sur le commerce de spécimens vivants ou d’articles issus d’espèces protégées. En conclusion, j’estime que notre diplomatie se met résolument en ordre de bataille pour promouvoir l’émergence d’une gouvernance commune au profit de la préservation et de la reconquête de la biodiversité. Elle me semble prête pour ces combats qui pourraient consacrer le rôle leader de notre pays sur les questions environnementales. Afin que notre diplomatie environnementale puisse disposer des moyens lui permettant de mener à bien ses missions, j’invite la commission des affaires