Ma première publication Rapport 1 | Page 41

— 41 — écologique et solidaire dans les différentes ambassades pourrait, par exemple, permettre une meilleure diffusion de ces enjeux et dynamiser notre action diplomatique sur cette thématique. Sur ce sujet, notre commission a, je crois, un rôle de vigie à jouer. Je souhaiterais proposer à la Présidente de la commission et à l’ensemble de mes collègues, la création d’un groupe de travail consacré à la diplomatie environnementale, en charge du suivi, tout au long de la législature, des négociations internationales sur les sujets environnementaux. Dans le cadre de mes travaux, j’ai également choisi de mettre l’accent sur les espèces sauvages emblématiques. L’érosion de la diversité biologique concerne toutes les espèces et il ne faut pas considérer comme quantité négligeable ce que j’appellerai la « biodiversité du quotidien ». Néanmoins, l’exemple des espèces sauvages emblématiques est intéressant car il a un fort pouvoir mobilisateur pour l’opinion publique. Insister sur ces espèces « porte-drapeaux » pourrait, à mon sens, permettre d’accélérer la prise de conscience de nos concitoyens pour ensuite permettre d’enclencher une mobilisation générale en faveur de la préservation de la nature. Par ailleurs, les espèces sauvages menacées emblématiques – que l’on pense aux éléphants, aux rhinocéros, aux pangolins – sont directement concernées par le braconnage, qui est un sujet qui a de réelles incidences géopolitiques, et qui à ce titre intéresse tout particulièrement notre commission. Le trafic illégal d’espèces sauvages, qui porte gravement atteinte à la biodiversité mondiale, constitue l’un des trafics les plus lucratifs pour la criminalité organisée. Il serait aujourd’hui le quatrième trafic le plus important au monde en termes de revenus, ses bénéfices étant estimés, à l’échelle mondiale, entre 8 à 20 milliards de dollars par an environ. Ces flux illicites représentent ainsi une source importante de revenus pour certains groupes criminels ou terroristes. À titre d’exemple, selon certaines estimations qui m’ont été transmises : sur le marché noir, l’ivoire brut serait vendu environ 1 000 euros le kilo tandis que la corne de rhinocéros serait vendue jusqu’à 60 000 euros le kilo, soit plus que la cocaïne – 30 000 euros le kilo – ou l’or – 35 000 euros. La rentabilité de ce trafic, liée à la faiblesse des risques de poursuites judiciaires, a incité de nombreuses milices rebelles ou membres du crime organisé à y prendre une part active comme l’armée de résistance du Seigneur en Ouganda, les Janjawid au Soudan ou encore les Chabab en Somalie… Comme nous le montrent ces différents exemples, les questions touchant la biodiversité ne relèvent pas uniquement de problématiques environnementales