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écologique et solidaire dans les différentes ambassades pourrait, par exemple,
permettre une meilleure diffusion de ces enjeux et dynamiser notre action
diplomatique sur cette thématique.
Sur ce sujet, notre commission a, je crois, un rôle de vigie à jouer. Je
souhaiterais proposer à la Présidente de la commission et à l’ensemble de mes
collègues, la création d’un groupe de travail consacré à la diplomatie
environnementale, en charge du suivi, tout au long de la législature, des
négociations internationales sur les sujets environnementaux.
Dans le cadre de mes travaux, j’ai également choisi de mettre l’accent sur
les espèces sauvages emblématiques. L’érosion de la diversité biologique
concerne toutes les espèces et il ne faut pas considérer comme quantité
négligeable ce que j’appellerai la « biodiversité du quotidien ».
Néanmoins, l’exemple des espèces sauvages emblématiques est intéressant
car il a un fort pouvoir mobilisateur pour l’opinion publique. Insister sur ces
espèces « porte-drapeaux » pourrait, à mon sens, permettre d’accélérer la prise de
conscience de nos concitoyens pour ensuite permettre d’enclencher une
mobilisation générale en faveur de la préservation de la nature.
Par ailleurs, les espèces sauvages menacées emblématiques – que l’on
pense aux éléphants, aux rhinocéros, aux pangolins – sont directement concernées
par le braconnage, qui est un sujet qui a de réelles incidences géopolitiques, et qui
à ce titre intéresse tout particulièrement notre commission.
Le trafic illégal d’espèces sauvages, qui porte gravement atteinte à la
biodiversité mondiale, constitue l’un des trafics les plus lucratifs pour la
criminalité organisée.
Il serait aujourd’hui le quatrième trafic le plus important au monde en
termes de revenus, ses bénéfices étant estimés, à l’échelle mondiale, entre 8 à 20
milliards de dollars par an environ.
Ces flux illicites représentent ainsi une source importante de revenus pour
certains groupes criminels ou terroristes. À titre d’exemple, selon certaines
estimations qui m’ont été transmises : sur le marché noir, l’ivoire brut serait vendu
environ 1 000 euros le kilo tandis que la corne de rhinocéros serait vendue jusqu’à
60 000 euros le kilo, soit plus que la cocaïne – 30 000 euros le kilo – ou l’or – 35
000 euros.
La rentabilité de ce trafic, liée à la faiblesse des risques de poursuites
judiciaires, a incité de nombreuses milices rebelles ou membres du crime organisé
à y prendre une part active comme l’armée de résistance du Seigneur en Ouganda,
les Janjawid au Soudan ou encore les Chabab en Somalie…
Comme nous le montrent ces différents exemples, les questions touchant
la biodiversité ne relèvent pas uniquement de problématiques environnementales