Ma première publication Rapport 1 | Page 37

— 37 — à des méthodes létales pour atteindre les objectifs scientifiques énoncés par le Japon n’a pas été démontrée. La CIJ a ordonné l’arrêt immédiat du programme mais le Japon a depuis repris la chasse « scientifique » en Antarctique sur la base d’un nouveau programme. La France dans ce domaine se révèle exemplaire et défend le maintien du moratoire établi en 1986 sur la chasse commerciale. La France a, par ailleurs, conduit de nombreuses démarches diplomatiques pour promouvoir au sein de la CBI l’adoption d’un sanctuaire pour les cétacés dans l’Atlantique Sud, projet qui a malheureusement été de nouveau rejeté lors de la dernière réunion de la CBI en septembre 2018. En effet, le Japon, les petites îles du Pacifique et des Caraïbes ainsi que la majorité des pays africains membres de la CBI ont voté contre, arguant notamment d’une atteinte à la sécurité alimentaire, de la nécessité de pouvoir abattre des baleines pour réduire la quantité de poissons qu’elles consomment, et de l’inutilité d’avoir un sanctuaire pour mettre en place des activités d’observation touristique. Pourtant, ce projet de sanctuaire est soutenu par tous les États membres côtiers de la zone Atlantique Sud, pour qui il représente également une opportunité de développement. Il est d’ores et déjà doté d’un plan de gestion solide, approuvé par le comité scientifique de la CBI. Il permettrait, par ailleurs, de favoriser la coopération internationale en matière de recherche non létale et la mise en œuvre de mesures ou d’initiatives à l’échelle du bassin océanique, telles que la réduction des captures accidentelles et du braconnage, plus efficaces que des mesures nationales non coordonnées. Enfin un tel projet pourrait permettre de développer certaines activités économiques lucratives mais compatibles avec le respect de la biodiversité – comme l’observation touristique – au profit des populations côtières. À ce propos, le rapporteur tient à souligner qu’une baleine vivante est économiquement beaucoup plus rentable qu’une baleine chassée pour sa viande. Cet adage pourrait être appliqué à de nombreuses espèces sauvages menacées, le tourisme de vision pouvant le plus souvent générer d’importants bénéfices pour la conservation des espèces menacées tout en contribuant dans le même temps au développement économique des populations locales concernées.