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mondiale des douanes (OMD) et à laquelle la DGDDI a participé, offre un
exemple particulièrement intéressant et fructueux en la matière.
Cette opération, qui s’est déroulée durant tout le mois de mai 2018, a réuni
92 pays et a donné lieu à 1 974 saisies et à l’identification de quelque
1 400 suspects, déclenchant des arrestations et des enquêtes dans le monde
entier. Grâce à cette opération, plusieurs milliers de spécimens vivants ont été
saisis, notamment 27 000 reptiles, 4 000 oiseaux, 48 primates et 14 félins. En
outre, 43 tonnes de viande de brousse (ours, zèbre, éléphant…) ont été
interceptées ainsi que 1,3 tonne d’ivoire. L’ensemble de ces saisies se chiffre en
millions de dollars selon Interpol.
Le rapporteur souligne qu’il existe, aujourd’hui, une vaste gamme de
dispositifs régionaux ou internationaux permettant de lutter efficacement contre le
trafic d’espèces sauvages menacées. Néanmoins, il est un secteur dans lequel
une marge de progression semble exister : le transport maritime.
Le rapporteur rappelle l’importance du vecteur maritime concernant le
trafic d’espèces protégées : en 2017, parmi les onze saisies majeures opérées
s’agissant du trafic d’ivoire, cinq concernaient le trafic maritime (67 % du poids
total estimé). Or, il n’existe pas d’équivalent concernant l’Organisation maritime
internationale (OMI) du protocole d’accord liant le secrétariat de la CITES et
l’association internationale du transport aérien (International air transport
association – IATA – en anglais).
Le rapporteur suggère par conséquent que la France œuvre
résolument pour qu’un tel accord puisse être rapidement conclu et mis en
œuvre dans les plus brefs délais afin de renforcer plus encore la lutte contre
les crimes environnementaux.
Enfin, au-delà de la coopération entre États ou entre organisations
internationales, le rapporteur recommande aux pouvoirs publics de nouer des
partenariats stratégiques avec les aéroports ainsi qu’avec les compagnies
aériennes desservant des destinations sensibles du point de vue de la protection
des espèces sauvages menacées. En effet, une information ciblée, pédagogique
et systématique à destination des voyageurs, au moment de leur départ et de
leur arrivée, permettrait une meilleure sensibilisation des citoyens sur les menaces
qu’ils pourraient faire peser sur la biodiversité mondiale en participant de façon
directe ou indirecte au commerce illégal d’espèces sauvages menacées.
2. Le danger que peut représenter le commerce légal pour les espèces
sauvages menacées
À travers deux exemples emblématiques, le rapporteur souhaite montrer
de quelle manière une marchandisation de produits issus d’espèces sauvages
menacées insuffisamment régulée – comme celle de l’ivoire au sein de l’Union