Ma première publication Rapport 1 | Page 33

— 33 — mondiale des douanes (OMD) et à laquelle la DGDDI a participé, offre un exemple particulièrement intéressant et fructueux en la matière. Cette opération, qui s’est déroulée durant tout le mois de mai 2018, a réuni 92 pays et a donné lieu à 1 974 saisies et à l’identification de quelque 1 400 suspects, déclenchant des arrestations et des enquêtes dans le monde entier. Grâce à cette opération, plusieurs milliers de spécimens vivants ont été saisis, notamment 27 000 reptiles, 4 000 oiseaux, 48 primates et 14 félins. En outre, 43 tonnes de viande de brousse (ours, zèbre, éléphant…) ont été interceptées ainsi que 1,3 tonne d’ivoire. L’ensemble de ces saisies se chiffre en millions de dollars selon Interpol. Le rapporteur souligne qu’il existe, aujourd’hui, une vaste gamme de dispositifs régionaux ou internationaux permettant de lutter efficacement contre le trafic d’espèces sauvages menacées. Néanmoins, il est un secteur dans lequel une marge de progression semble exister : le transport maritime. Le rapporteur rappelle l’importance du vecteur maritime concernant le trafic d’espèces protégées : en 2017, parmi les onze saisies majeures opérées s’agissant du trafic d’ivoire, cinq concernaient le trafic maritime (67 % du poids total estimé). Or, il n’existe pas d’équivalent concernant l’Organisation maritime internationale (OMI) du protocole d’accord liant le secrétariat de la CITES et l’association internationale du transport aérien (International air transport association – IATA – en anglais). Le rapporteur suggère par conséquent que la France œuvre résolument pour qu’un tel accord puisse être rapidement conclu et mis en œuvre dans les plus brefs délais afin de renforcer plus encore la lutte contre les crimes environnementaux. Enfin, au-delà de la coopération entre États ou entre organisations internationales, le rapporteur recommande aux pouvoirs publics de nouer des partenariats stratégiques avec les aéroports ainsi qu’avec les compagnies aériennes desservant des destinations sensibles du point de vue de la protection des espèces sauvages menacées. En effet, une information ciblée, pédagogique et systématique à destination des voyageurs, au moment de leur départ et de leur arrivée, permettrait une meilleure sensibilisation des citoyens sur les menaces qu’ils pourraient faire peser sur la biodiversité mondiale en participant de façon directe ou indirecte au commerce illégal d’espèces sauvages menacées. 2. Le danger que peut représenter le commerce légal pour les espèces sauvages menacées À travers deux exemples emblématiques, le rapporteur souhaite montrer de quelle manière une marchandisation de produits issus d’espèces sauvages menacées insuffisamment régulée – comme celle de l’ivoire au sein de l’Union