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rapports nationaux devra être réalisée avant le 31 décembre 2018. Les COP, qui se
tiennent tous les deux ans, adoptent des orientations que les États sont invités à
mettre en œuvre, à l’image du Plan stratégique 2011-2020 pour la biodiversité
mondiale, comportant vingt objectifs à l’horizon 2020 (les « objectifs d’Aïchi »),
adopté lors de la COP10 de Nagoya.
La prochaine conférence des Parties (COP14) se tiendra à
Charm el-Cheikh, en Égypte, du 17 au 29 novembre 2018. Elle aura pour principal
enjeu le lancement du processus d’élaboration du nouveau cadre stratégique
mondial pour la biodiversité, qui succèdera au Plan stratégique 2011-2020, et
dont l’adoption est prévue à la COP15, en Chine, en 2020.
Lors de ce dernier rendez-vous, la communauté internationale dressera un
bilan des « objectifs d’Aïchi ». Il est hélas, d’ores et déjà, possible d’affirmer
qu’une grande partie d’entre eux ne seront pas atteints. À l’occasion de cette
COP15, à Pékin, la France devra porter une nouvelle ambition afin de favoriser
l’adoption d’un cadre international plus audacieux et plus opérationnel en faveur
de la protection de la nature. La situation de la biodiversité mondiale étant
particulièrement alarmante, il apparaît indispensable qu’une nouvelle approche
soit rapidement élaborée permettant d’engranger des résultats concrets au
bénéfice de la préservation et de la reconquête de la diversité biologique. La
démarche consistant à proposer l’adoption d’un modèle similaire à celui qui a fait,
en 2015, à Paris, le succès de la 21 e conférence des Parties à la Convention-cadre
des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) emporte
totalement l’adhésion du rapporteur.
À Pékin, en 2020, il ne sera plus suffisant de s’accorder comme en 2010,
sur des objectifs à atteindre mais il faudra impérativement se concentrer sur la
manière permettant de les concrétiser. Ainsi, sur ce point, il pourrait être utile de
s’inspirer des modalités mises en œuvre pour la COP21 à la CCNUCC :
a) Prises d’engagements par les Parties – sur le modèle des
contributions nationales déterminées (CND) – en amont de la COP15,
qui devraient être par la suite consolidées et faire l’objet d’un
mécanisme de suivi efficace et d’une clause de réexamen ;
b) Prises d’engagements volontaires de la part des acteurs
non-étatiques (collectivités locales, scientifiques, société civile…)
dans le cadre d’un « agenda de l’action mondial sur la biodiversité »
qui pourrait favoriser l’émergence de coalitions et de partenariats.
La France devrait porter cette ambition, aux côtés de l’Union européenne,
dès cette année, à l’occasion de la COP17 de Charm el-Cheikh afin d’initier une
dynamique porteuse pour la COP suivante de Pékin, en 2020.