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régions tempérées ne sont pas épargnées par ce phénomène puisqu’elles
enregistrent des taux similaires, voire plus élevés en valeur relative, si on les
compare à la moindre richesse de leur biodiversité.
Ce déclin généralisé des espèces animales est global et concerne aussi
bien les espèces menacées que les espèces communes. Le Comité français de
l’UICN pointe, par exemple, une chute des populations d’insectes en Europe de
près de 80 % ces trente dernières années. En France métropolitaine, il relève,
notamment, les éléments suivants : 32 % des oiseaux nicheurs, 28 % des crustacés
d’eau douce, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens, 22 % des poissons d’eau
douce, et 14 % des mammifères sont menacés de disparition.
2. Les activités humaines sont à l’origine de la détérioration et de la
disparition de certains écosystèmes
Les scientifiques estiment que « le taux d’extinction des espèces est
aujourd’hui 100 à 1 000 fois plus élevé que les taux d’extinction relevés au cours
des temps géologiques passés, en raison des impacts multiples des activités
humaines » (1) .
L’érosion de la biodiversité mondiale trouve principalement son origine,
selon des conclusions de l’IPBES (2) , dans la dégradation des terres qui se traduit
par un changement d’affectation des sols, par leur érosion ou l’appauvrissement de
leur qualité. La dégradation des terres altère la biodiversité en entraînant une
destruction ou une fragmentation des habitats naturels indispensables à la survie
d’espèces végétales ou animales.
Selon une tribune (3) , publiée en 2017 dans la revue BioScience, cosignée
par plus de 15 000 scientifiques issus de 184 pays différents, l’érosion de la
biodiversité mondiale s’explique également par :
– la déforestation impliquant la destruction de certains habitats
naturels ;
– le dérèglement climatique induisant une accélération de l’érosion de
la biodiversité ;
– la mutation des régimes alimentaires à l’échelle mondiale
provoquant un accroissement de la production et de la consommation de produits
carnés ;
– les pratiques agricoles intensives entraînant un recours massif aux
pesticides et une altération, en qualité et en quantité, des ressources en eau ;
(1) La liste rouge des espèces menacées en France : contexte, enjeux et démarche d’élaboration, UICN, 2014.
(2) The assessment report on land degradation and restoration - summary for policymakers, IPBES, 2018.
(3) World scientists’ warning to humanity: a second notice, bioscience, 2017.