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a. Les différents vecteurs du trafic illégal d’espèces sauvages menacées
La France constitue, comme ses voisins européens, à la fois une zone de
départ (civelles, coraux polynésiens…), de transit (ivoire brut ou travaillé, cornes
de rhinocéros…) et de destination (oiseaux exotiques, reptiles…) du trafic
d’espèces protégées.
Le trafic illicite par voie aérienne représente le principal vecteur de
fraude pour la France. L’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle constitue une
plaque tournante du trafic de spécimens entre l’Afrique et l’Asie ainsi que la porte
d’entrée ou de sortie privilégiée pour les flux illicites. À titre d’illustration, les
services douaniers de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle accomplissent
chaque année entre un quart et un tiers de l’ensemble des saisies réalisées en
France par la DGDDI.
Les autres aéroports du territoire national constituent également, à une
moindre échelle, des zones importantes pour ce type de trafic.
Le fret express et le vecteur postal constituent également des voies de
recours pour les trafiquants. De plus, le développement du trafic sur Internet
participe à l’augmentation du nombre de saisies réalisées sur ces vecteurs. Les
services douaniers présents au centre postal de Chilly-Mazarin – qui est un nœud
de réseau important pour les flux postaux – réalisent chaque année plusieurs
dizaines de saisies, notamment sur des coquillages et coraux envoyés depuis les
Outre-mer à des particuliers.
Les grands ports du territoire métropolitain ainsi que ceux des
territoires ultramarins mobilisent également les services douaniers. À titre
d’exemple pour le vecteur maritime, les agents de la DGDDI présents au Havre
réalisent, chaque année, d’importantes saisies de bois exotiques tandis que leurs
collègues de Marseille saisissent régulièrement des oiseaux exotiques en
provenance d’Afrique du Nord.
Enfin, la présence des brigades des douanes sur les principaux axes
routiers français permet à la DGDDI de réaliser de nombreuses constatations sur le
vecteur terrestre. La position géographique de la France, fait de notre pays une
zone de transit, obligeant certains trafiquants à traverser le territoire
national avant acheminement de leur marchandise illicite vers sa destination
finale. Ainsi des civelles espagnoles peuvent être transportées, par voiture, vers
des pays d’Europe centrale et orientale avant d’être exportées illégalement, par la
suite, vers l’Asie.