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c. La nécessité d’une mise sous tension accrue de notre réseau
diplomatique
Afin de renforcer l’efficacité de l’action diplomatique de la France en
faveur de la biodiversité, le rapporteur suggère une mise sous tension accrue de
notre réseau diplomatique sur ces questions spécifiques, comme cela avait été le
cas à la veille de la COP21, en 2015, sur la problématique du dérèglement
climatique.
Il apparaît, en effet, essentiel pour le rapporteur que le réseau diplomatique
français soit plus et mieux sensibilisé aux questions liées à l’érosion de la
diversité biologique mondiale. La présence renforcée d’agents du ministère de la
transition écologique et solidaire (MTES) dans les différentes représentations
françaises à l’étranger pourrait, par exemple, permettre une meilleure diffusion de
ces enjeux et dynamiser notre action diplomatique sur cette thématique jusqu’à la
tenue de la COP18 de la CDB, en 2020, à Pékin.
En raison de la priorité accordée à la biodiversité dans le cadre de la
politique extérieure de la France, des postes viennent justement d'être créés, sur
cette thématique dans certaines ambassades, pour des agents du ministère de la
transition écologique et solidaire en Colombie, au Mexique, en Afrique du Sud et
en Indonésie en échange de la suppression d'autres postes.
Le rapporteur insiste également sur l’importance de la coopération
régionale pour favoriser la préservation puis la reconquête de la biodiversité
biologique. Les différents défis environnementaux imposent des dialogues
transnationaux constructifs. Le rapporteur milite ainsi pour que la diplomatie
française s’engage plus fortement dans des projets de coopération régionale
associant, par exemple, les collectivités d’Outre-mer et les pays voisins dans
les zones clés de la biodiversité mondiale telles que la mer des Antilles, le plateau
des Guyanes, l’océan Indien, les îles subantarctiques et le Pacifique Sud.
Par ailleurs, la France se doit d’être exemplaire en matière de
protection de la biodiversité sur son propre territoire pour conserver, à
l’échelle internationale, une parole crédible et mobilisatrice. La présentation
par le Gouvernement de la stratégie nationale pour la biodiversité, en juillet
dernier, constitue sur ce point un excellent signal. Dans cette même optique, il
apparaît primordial, aux yeux du rapporteur, que la France évite à l’avenir, tout
contentieux pour manquement à l’application des directives européennes en
matière de protection de certaines espèces comme cela a pu être le cas, dans le
passé.
2. Une politique d’aide publique au développement énergiquement
mobilisée en faveur de la protection des milieux et des espèces
La France a pris l’engagement du doublement de ses flux financiers
d’aide en faveur de la biodiversité, par rapport à la moyenne annuelle des flux