n°258 Août 2019
Editorial
Gouvernance Minière
De nouvelles
mentalités
s’imposent
Par Blaise AYEGNON
Directeur de Publication
on gré, mal gré, des réformes minières
sont en œuvre au Togo. Cependant, les
difficultés qu'éprouve l'Etat à réglementer le
secteur MINIER ne sont pas des moindres.
L'administration publique parce que mal en
point, répond graduellement, et les perfusions
du Projet de Développement et de
Gouvernance Minière (PDGM) certes, se
déploient à renverser la tendance. Un effort
fourni grâce au soutien des Partenaires
Techniques et Financiers dont l’Union
Européenne, la Banque Mondiale, la Banque
Africaine de Développement (BAD), qui
travaillent à reformer les mentalités de façon
globale, sur des termes techniques bien
élaborés:
La rationalisation des institutions clés
impliquées dans le secteur minier,
L’opérationnalisation des études sur l'EMAPE
(Exploitation Minière Artisanale à Petite
Echelle),
L'audit environnemental des industries
extractives (tel recommandé à la SNPT qui l'a
exécuté), en plus de la mise en place d'un
cadre réglementaire renforcé par la loi du 05
mai 2011 relative à la contribution des
industries extractives au développement local
et son décret d'application.
Dispositif dont l'effectivité a été corroborée
par les récentes élections locales, et la vision
minière mise en place à travers l'adoption de la
politique nationale du secteur minier, politique
à laquelle s'adosse l'étude institutionnelle de
l'administration minière induisant l'élaboration
d'une stratégie nouvelle…
Tout ceci démontre à suffisance une
dynamique nouvelle enclenchée.
Cependant, que faire face à des mentalités qui
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tiennent peu à l'intérêt national, avec des
arguments malhonnêtes pour justifier
l’injustifiable?
Très souvent face à un fruit bien mûr qu'est le
secteur minier, les vers (corrompus et
corrupteurs) en grand nombre sont habiles
dans la nuisance au point que personne ne peut
prévoir leur degré de nuisance.
Et pour rassurer les décideurs, la Haute
Autorité de Prévention et de Lutte contre la
Corruption et les Infractions Assimilées
(HAPLUCIA) vient mettre de l'ordre et
dissuader de potentiels esprits nuisibles, ce,
avec l’appui de la coopération internationale
dont l’Office des Nations Unies contre la
Drogue et le Crime (ONUDC) à travers la
Convention des Nations Unies contre la
Corruption, convention à laquelle le Togo a
adhéré.
Et que dire des industriels? Tout n’est pas
rose. Quelques rares sont en bon pôle se
référent aux divers rapports sur le secteur,
rapports disponibles sur les sites internet et
réalisés par des cabinets indépendants. On peut
citer la Brasserie BB Lomé, Scan Togo Mines
du groupe HeidelbergCement, qui s’exercent à
la redevabilité. Acte révélateur d'un état
d'esprit nouveau. Néanmoins, une bonne partie
du fruit est envahie et sans doute, sans plus
tarder, une véritable cure de mentalité viendra.
A bon entendeur salut.