L’autre jour, j’étais invitée au mariage d’un
couple hindou trentenaire. Lui vient de
Grand-Gaube, petit village côtier du Nord,
elle, de Bel Air, bourgade située dans
l’Est. D’origine modeste, il est peintre en
bâtiment, elle est femme de chambre.
Il y avait, là, toute une bande de jeunes,
filles et garçons, cousins des mariés.
Vingt/vingt-cinq ans, tous connectés à
leurs smartphones. Tous faisant des études
supérieures, qui à l’université de Maurice,
qui dans des écoles spécialisées. Il y a
dix ans à peine, la majorité d’entre eux se
seraient déjà retrouvés dans la vie active,
sans peut-être même avoir terminé leurs
études secondaires.
Autre scène, autre lieu : Ebène, cœur de
l’île Maurice on line, à l’heure du déjeuner.
Qui voyez-vous ? Des jeunes, rien que des
jeunes, branchés, qui travaillent dans les
centres d’appels et autres services BPO. Tous
ont fait, font ou vont faire des études. Voilà
le visage de l’île Maurice d’aujourd’hui.
Avoir misé sur l’éducation : c’est la grande
force de Maurice, qui a compris très tôt
que c’était sa seule issue si elle voulait sortir
du sous-développement. De génération en
génération, la population s’instruit à chaque
fois un peu plus. L’offre de formations et
de campus universitaires s’étant étendue,
les jeunes ne sont plus obligés d’aller à
l’étranger, même si pour beaucoup les
universités et les écoles étrangères restent
un must. L’argent n’est plus autant un frein.
Bref de plus en plus de jeunes font des
études supérieures, une fois le Higher School
Certificate ou le bac en poche. En 2012,
46,6 % étaient inscrits dans une institution
supérieure, au niveau national. C’est dire.
Le résultat : une jeunesse intelligente, vive,
dynamique, trilingue, au fait des dernières
technologies, qui s’adapte rapidement
aux exigences du monde moderne, et qui,
comme leurs parents, ont la volonté
de réussir.
L’autre point