Pourquoi investir à Maurice ?
Maurice
doit
rester
élitiste
sans
être un
ghetto
pour
riches
“
Vous êtes promoteur immobilier. Comment avezvous commencé ?
Je suis un autodidacte. Je n’avais pas le bac, juste
mon éducation. J’ai eu la chance de vivre dans une
famille franco-américaine bourgeoise, cultivée, mais
où il n’y avait pas un rond ! Ma mère était militante
féministe – elle a été vice-présidente du mouvement
féministe italien – mon père faisait du doublage dans
le cinéma. S’il avait fait une bonne année, on partait en vacances au Cap d’Antibes, sinon j’allais à la
paroisse ! A dix-huit ans, je me suis retrouvé dans
une chambre de bonne à Paris au 7e étage sans ascenseur. J’ai commencé à travailler dans une agence
immobilière. Et je suis tombé amoureux de ce métier.
Quatre ans après j’étais directeur commercial d’une
grosse boîte, sept ans plus tard, je montais mes affaires. J’ai compris que l’immobilier, ce n’était pas de
l’immobilier, c’était de l’argent.
Vous étiez motivé par l’argent ?
Non. Mais j’ai compris que si on voulait réussir dans
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Luxury Mauritius
cette voie, il fallait être un financier. L’immobilier,
c’est partir d’un terrain vierge, aller voir les administrations, les communes, prendre un architecte,
faire une étude de marché, comprendre ce que les
gens veulent, quels sont leurs moyens, définir un
produit et aller trouver de l’argent pour financer son
projet. C’est une espèce de symphonie dont vous êtes
le chef d’orchestre. C’est peut-être un peu romantique dit comme ça, mais c’est un métier d’argent
pour arriver au final, à une famille à qui on vend un
appartement ou une maison dont elle a rêvé.
Ce n’est donc pas qu’une question d’argent, il y a
aussi le désir de « faire le bonheur des gens » ?
Les deux. J’ai vécu ma jeunesse dans l’instabilité
merveilleuse de mes parents, des intellectuels romantiques. Mais le meilleur moyen de rendre heureuse une
famille, c’est de lui offrir aux moindres coûts possibles,
un toit. Quand on a réglé le problème de la maison, on
a réglé l’essentiel du problème d’une famille.
Autrement dit, cette instabilité familiale a décidé de
votre carrière !
Totalement ! Cette instabilité a fait que j’ai voulu du
solide. A 24 ans, j’avais acheté un appartement minuscule, mais ça me sécurisait. Et dans les années
1970/80 en France, ça correspond au souhait général.
Quand je vendais, j’étais en symbiose avec les gens
en face : comment peut-on bien élever les enfants,
être heureux tant qu’on n’a pas réglé ce problème