Luxury Indian Ocean No1 Édition 2014 | Page 22

Pourquoi investir à Maurice ? Maurice doit rester élitiste sans être un ghetto pour riches “ Vous êtes promoteur immobilier. Comment avezvous commencé ? Je suis un autodidacte. Je n’avais pas le bac, juste mon éducation. J’ai eu la chance de vivre dans une famille franco-américaine bourgeoise, cultivée, mais où il n’y avait pas un rond ! Ma mère était militante féministe – elle a été vice-présidente du mouvement féministe italien – mon père faisait du doublage dans le cinéma. S’il avait fait une bonne année, on partait en vacances au Cap d’Antibes, sinon j’allais à la paroisse ! A dix-huit ans, je me suis retrouvé dans une chambre de bonne à Paris au 7e étage sans ascenseur. J’ai commencé à travailler dans une agence immobilière. Et je suis tombé amoureux de ce métier. Quatre ans après j’étais directeur commercial d’une grosse boîte, sept ans plus tard, je montais mes affaires. J’ai compris que l’immobilier, ce n’était pas de l’immobilier, c’était de l’argent. Vous étiez motivé par l’argent ? Non. Mais j’ai compris que si on voulait réussir dans 22 Luxury Mauritius cette voie, il fallait être un financier. L’immobilier, c’est partir d’un terrain vierge, aller voir les administrations, les communes, prendre un architecte, faire une étude de marché, comprendre ce que les gens veulent, quels sont leurs moyens, définir un produit et aller trouver de l’argent pour financer son projet. C’est une espèce de symphonie dont vous êtes le chef d’orchestre. C’est peut-être un peu romantique dit comme ça, mais c’est un métier d’argent pour arriver au final, à une famille à qui on vend un appartement ou une maison dont elle a rêvé. Ce n’est donc pas qu’une question d’argent, il y a aussi le désir de « faire le bonheur des gens » ? Les deux. J’ai vécu ma jeunesse dans l’instabilité merveilleuse de mes parents, des intellectuels romantiques. Mais le meilleur moyen de rendre heureuse une famille, c’est de lui offrir aux moindres coûts possibles, un toit. Quand on a réglé le problème de la maison, on a réglé l’essentiel du problème d’une famille. Autrement dit, cette instabilité familiale a décidé de votre carrière ! Totalement ! Cette instabilité a fait que j’ai voulu du solide. A 24 ans, j’avais acheté un appartement minuscule, mais ça me sécurisait. Et dans les années 1970/80 en France, ça correspond au souhait général. Quand je vendais, j’étais en symbiose avec les gens en face : comment peut-on bien élever les enfants, être heureux tant qu’on n’a pas réglé ce problème