Luxury Indian Ocean LUXURY MAURITIUS No 5 EDITION 2018 | Page 52
GRAND ANGLE
« JAMAIS JE N’AI
RENCONTRÉ DE GENS
D’UNE TELLE GENTILLESSE »
"I HAVE NEVER MET
KINDER PEOPLE"
MIREILLE DARC
C
«
’est une belle histoire d’amour qui a duré quatorze ans avec
autour de moi, Pascal mon mari, de très bons amis dont
Jean-Pierre Foucault et Evelyne, et tous ces Mauriciens
rencontrés sur la plage, dans les petits restaurants de
Grand Baie, à l’hôtel ou parmi nos voisins. Jamais je n’ai
rencontré de gens d’une telle gentillesse. » Quand elle me
parle pour la dernière fois de Maurice, le 30 juillet au téléphone, il y a
beaucoup de fatigue dans sa voix mais aussi de la tristesse. « Je sais que je ne
retournerai jamais sur mon île, je suis trop fragile, j’ai besoin de l’attention
permanente des infirmières et des médecins qui m’entourent ici à Paris. »
Et Mireille poursuit, presque en chuchotant : « mais viens me voir demain,
on parlera tous les deux de Maurice, de ton fils et de sa femme... comment
vont-ils ? » Je partais hélas le soir même en voyage. Nous nous sommes
donné rendez-vous le 1 er septembre. Elle est morte le 28 août.
Mireille Darc était l’une des artistes françaises les plus célèbres. Parmi le
nombre impressionnant de longs métrages où son nom était à l’affiche,
une bonne dizaine ont été élevés au rang de films cultes. La plupart signés
Georges Lautner, tels “Le grand blond avec une chaussure noire” où sa
célébrissime robe noire fesses apparentes faisait rougir Pierre Richard, “Les
seins de glaces” avec Alain Delon, qui partagera quinze années de sa vie,
et ce film dont le titre lui donnera le surnom affectueux de “La grande
sauterelle”. On se souvient aussi de “Pouic Pouic”, comédie délurée qui la
révéla au grand public face à Louis de Funès.
Quinze jours après sa disparition à l’âge de 79 ans, son mari, Pascal
Desprez, poursuivit la conversation à sa place. Me racontant comment,
entre Mireille et l’île Maurice, s’était nouée une relation chaleureuse et
intime. « Elle attendait avec impatience chaque mois d’août pour retrouver
le Royal Palm à Grand Baie et toute l’équipe, c’était sa maison. Le directeur
‘historique’ Jean Pierre Chaumard était devenu un grand ami, de même
que son successeur, Jacques Silvan. »
Mireille m’avait confié que son amour pour Maurice était lié à cet hôtel
si particulier, qu’elle considérait comme le plus beau palace du monde, bien
sûr de par son luxe et son raffinement qui en ont fait une adresse mythique,
mais surtout pour la qualité de son accueil, le charme de sa plage et des
restaurants, la tranquillité des chambres et des villas. « Nous occupions
toujours la même suite, dit Pascal, celle tout au bout de la plage au premier
étage, juste avant la grande villa. Là, dans son univers face à la baie, Mimi
aimait se reposait, lire et écrire sous la varangue. »
Elle travaillait tout le temps, sur ses documentaires ou pour répondre
à son courrier. Un emploi du temps harmonieux rythmé par ses séjours
sous la varangue, avec : sport chaque matin, yoga, varangue, méditation,
déjeuner, sieste, varangue, promenade sur la plage puis, avant le dîner,
coucher de soleil… vu de la varangue.
Et toujours en été !... Été pour les Parisiens s’entend. La période préférée
de Mireille, qui supportait mal les fortes chaleurs et appréciait les douces
soirées du mois d’août, la pluie chaude... et l’absence de moustiques.
« Mimi était très chic, toujours élégante, raconte Pascal, alors très vite elle
MIREILLE DARC
EN 6 FILMS
POUIC POUIC
de Jean Girault
1963
50 LUXURY MAURITIUS
LES BARBOUZES
de Georges Lautner
1964