Passé bien composé,
TOUCHES D’ IMPARfAIT …
PAST PERFECT, SLIGHT IMPERFECTIONS...
PAR GILBERT AHNEE
50 ans! Aujourd’ hui encore jeune. Un demi-siècle, voilà qui commence à peser. C’ est entre ce sentiment de maturité encore tonique et celui d’ avoir trop souvent mal au dos au réveil que l’ île Maurice se conjugue. Au cours des cinq dernières décennies, du 12 mars 1968 au présent cinquantenaire, le chemin parcouru a été exceptionnel. Nous sommes passés d’ un cruel sous-développement à notre condition actuelle de pays à revenu intermédiaire, avec un PIB per capita largement plus proche de celui des nations industrielles que de celui de nos voisins subsahariens. Cela, en dépit des ressources naturelles recherchées dont disposent ces derniers.
Maurice, si l’ on peut dire, a bénéficié d’ un riche atout: celui de ne pas avoir de ressources minières ou pétrolières. Cela a placé ce petit territoire à l’ abri des appétits de grandes sociétés susceptibles de lui offrir l’ illusion oisive d’ une rente de situation. Au début des années soixante, c’ est aussi le risque d’ un effondrement économique, au départ des Britanniques, qui a poussé certains compatriotes à émigrer. Alors que d’ autres- moins pessimistes, plus inventifs ou portés par la farouche énergie du désespoir- crurent possible de concevoir des offres plus viables à l’ exportation. Ce furent le tourisme, le textile, puis ces services de plus en plus sophistiqués pour lesquels, en 1968, il n’ existait même pas de demande.
Il est prévu que la croissance du PIB à Maurice atteigne- et dépasse- le seuil symbolique des 4 % pendant l’ année financière en cours, avec des projections établies par le secteur bancaire à 4,3 % en 2018-2019, à 4,5 % l’ année suivante. Selon les analystes économiques, il est rassurant de noter que Maurice se rapproche de son objectif de croissance à long terme, mais certains risques demeurent. Ils tiennent à la capacité du pays à faire preuve de résilience face aux chocs externes, à saisir les opportunités régionales, à rehausser sa productivité. Défis à relever.
Autres défis pour les années qui viennent: ceux de la citoyenneté, de la diversité, de l’ environnement, de la transparence des affaires, de l’ égalité des chances de l’ école à l’ emploi, de la pleine indépendance des institutions. Quelques stimulants chantiers à engager.
50 years! Still considered as a young nation today after a wearing half-century. Mauritius lies at the crossroads between the novel feeling of new-found maturity and the achey feeling that accompanies ageing. During the last five decades, from the 12 th of March 1968 to the current 50 th anniversary, the journey has been exceptional. We shifted from being an underdeveloped country to a middle income one, with a GDP per capita which is much closer to that of industrialised nations than to that of our sub-Saharan neighbours. And, all that, in spite of the sought-after natural resources which the latter abound in.
One may thus say that Mauritius has benefitted from a blessing in disguise: that of having neither mineral nor oil resources. This has sheltered the island from the greed of international businesses likely to feed it with the illusion of economic rent. At the beginning of the’ 60s, the risk of an economic crash following the exit of the British administration led to the emigration of some Mauritians. Other less pessimistic ones – relying on their inventiveness or simply driven by despair – believed in their ability to create products and services that could be exported. Tourism, the textile industry, and other increasingly sophisticated services for which there was no demand in 1968, have since been the catalysts for development.
GDP increase in Mauritius is predicted to reach – and exceed – the symbolic threshold of 4 % during the current financial year, with projections, established by the banking sector, of 4.3 % in 2018-2019, and of 4.5 % the following year. According to economic analysts, it is reassuring to note that Mauritius is steadily drawing closer to its longterm target for growth, but some risks still remain. They are relying on the country’ s capacity to be resilient when facing external shocks, to seize the regional opportunities, and to increase its productivity. Those are the challenges that need to be faced.
Other challenges lie ahead. Citizenship, diversity, the environment, transparency in business, equal opportunity in education all the way to employment, complete independence of institutions. Those are but a few challenging projects waiting to be worked on.
18 LUXURY MAURITIUS