TENDANCES
THE INTERNET OF
THINGS?
Il y a ceux qui pensent la tendance vouée à l’ échec, ceux qui comprennent son potentiel de $ 11,1 trillions par an, et les plus jeunes générations qui ont grandi avec la technologie entre les mains. Que peut-on attendre de l’ Internet des objets à l’ île Maurice?
ROOM FOR DEBATE: THE INTERNET OF THINGS – There are those who believe it is doomed, those who see its $ 11.1 trillion-a-year potential, and those younger generations who have grown accustomed to technology speaking to them. What can we expect from the Internet of Things in Mauritius?
PAR ANISSA JOONAS
Imaginez un commerce sans caisses ni files d’ attente... Vous ajoutez des articles à votre sac et quittez ensuite le magasin sans avoir même sorti votre carte de crédit. Voilà une scène qui semble tout droit sortie d’ un film de science-fiction n’ est-ce pas? La technologie à l’ origine d’ Amazon Go, qui permet de vivre une expérience shopping tout à fait unique, est rendue possible grâce à l’ Internet des objets( Internet of Things en anglais, ou IoT). Dans un sens plus global, l’ IoT est un réseau d’ objets connectés( du smartphone à la machine à café, en passant par des êtres vivants) qui « parlent » entre eux. Ce monde connecté légitime la collecte, l’ analyse et le stockage d’ informations, qui permettent d’ étendre la prise de décision basée sur des données à tous les aspects de la vie humaine. Des experts estiment que d’ ici 2020, on pourrait compter plus de 26 milliards d’ objets connectés dans le sillage de l’ IoT. Bien que toujours à un stade embryonnaire, l’ Internet des objets commence à avoir un réel impact sur la manière dont nous fonctionnons au quotidien. Du temps est économisé, des coûts sont réduits, l’ expérience client s’ améliore et la production de déchets diminue. Au final, il apparaît que la technologie apporte une valeur ajoutée à notre quotidien. Pourquoi alors les objets connectés n’ ont-ils pas déjà atteint leur plein potentiel? Quand la tendance se transformera-t-elle en une véritable création de valeur? Pour obtenir des éléments de réponse à ces questions, j’ ai eu le privilège d’ échanger sur le sujet avec Johann Seewoosurrun, collaborateur d’ AGILEUM( basé à Moka) et Digital Transformation & Analytics Specialist. « Deux problèmes retardent l’ arrivée d’ un monde encore plus connecté, m’ explique-t-il. Ce sont l’ adoption et la standardisation. Dans le contexte mauricien, et avec toutes les discussions autour des Smart Cities, il faut poser les bases de l’ IoT. Cela démarre par l’ éducation, qui précède l’ adoption des technologies ». Au sujet du qualificatif « smart » qui accompagne la notion de Smart Cities, Pascal Engeamme, directeur général d’ AYOTI, un fournisseur de solutions connectées( IoT) basé à Rivière Noire, explique: « Une ville sera " smart " si l’ on garde à l’ esprit son consommateur final: le citoyen. L’ île Maurice pourrait devenir l’ exemple de la révolution Smart City si la finalité des objets connectés est d’ apporter sécurité et bien-être ». Partant de là, l’ un des plus grands obstacles reste la tarification. Pourtant, pour démocratiser les coûts, l’ industrie doit d’ abord être standardisée. Certains acteurs de l’ industrie locale ont commencé à investir dans de nouvelles compétences et à intégrer la numérisation( il faut garder en tête que l’ IoT doit faire partie d’ un scope plus global de transformation numérique au sein de l’ entreprise), tandis que d’ autres en sont encore à leurs débuts. Afin de saisir pleinement le potentiel de l’ Internet des objets à l’ île Maurice, nous avons besoin d’ actions politiques qui encouragent l’ interopérabilité, garantissent la sécurité et protègent la vie privée et les droits de propriété.
EDITION # 6 125