Luxury Indian Ocean LUXURY INDIAN OCEAN #9 EDITION 2019 - 2020 | Page 71
LUXURY INDIAN OCEAN
BUSINESS
Un concept fédérateur
Une nature souvent encore primaire, une
flore où résonnent les chants d’oiseaux au
plumage chatoyant, des plages de sable fin
à perte de vue, et des montagnes et volcans
qui chantent et grondent au gré des saisons.
Les îles de l'océan Indien en sont les
parangons : les Comores, ce coin de paradis
dans le canal du Mozambique ; Madagascar,
qui abrite l’une des faunes les plus riches du
monde ; l'île Maurice, ce paradis tropical ;
La Réunion, l’île intense, et les Seychelles,
l'archipel aux 115 îlots, ainsi que Mayotte,
Rodrigues, Nosy Be et Sainte Marie.
Pour mieux vivre ces îles qui tiennent
fièrement le cap dans l’océan Indien et
ressentir leur pouls face aux marées et aux
alizés du Sud-Est, le concept des îles Vanille
a été lancé en 2010 par les représentants
des Offices de Tourisme et les autorités
touristiques de la région. Imaginé en vue de
valoriser les atouts communs tout comme
les spécificités intrinsèques de chaque île, ce
partenariat collégial vise à mieux servir les
vagues touristiques et nouvelles clientèles
du BRICS. Et un élément emblématique,
la vanille, a été choisi à bon escient
pour représenter une richesse naturelle,
gastronomique et touristique que partagent
les îles, et ainsi, lancer la marque sous une
même bannière.
L’écotourisme, le devenir des
îles Vanille
Longtemps contées par les voyageurs en
route vers les Indes, les îles de l’océan Indien
ont alimenté leurs récits pittoresques de
contrées paradisiaques où l’hédonisme
insulaire et les accents vibrants des
habitants sont une ode à l'émerveillement
et à la diversité… Aujourd'hui, ces récits
fantastiques ont laissé place à d'autres
histoires, dont celles d'une biodiversité
fragilisée face au réchauffement climatique.
Alors que l'écotourisme est devenu une
tendance internationale prenant de plus
en plus d'ampleur, les différents acteurs du
marché, en se rassemblant sous la marque
des « îles Vanille », peuvent ainsi renforcer
leur attractivité à travers une approche green.
De ce fait, à l’origine un concept marketing
pour le développement touristique
commun entre les îles de l’océan Indien,
il est désormais bien rodé, mettant en
commun les moyens et le savoir-faire de
chaque pays insulaire, tout en y incluant
une philosophie d’éco-responsabilité et
d’éco-compatibilité. Reposant sur un
couplage des destinations, l’idée est de
faire visiter les îles lors d’un même voyage,
réduisant ainsi indubitablement les impacts
environnementaux. Comme indiqué à la
COI, « le tourisme reste l’un des piliers
économiques majeurs de nos îles. C’est
pourquoi, avec le concours de partenaires
tels que l’Union Européenne et l’Agence
Française de Développement, nous mettons
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en œuvre des projets de préservation et
de valorisation de la biodiversité et des
écosystèmes côtiers. L’environnement et la
culture de l’Indianocéanie sont au cœur de
l’offre touristique régionale ».
Et pour être au plus près des paysages
sublimes et sensibiliser à la préservation
de l’équilibre de leurs écosystèmes, les îles
Vanille favorisent aussi l'intégration à la
vie locale. Rien de mieux pour découvrir
cet héritage – qui ne saurait être partagé
si nous sentons le vent tourner vers un
appauvrissement, voire un épuisement total
des ressources et richesses naturelles – qui
se compose de faune et flore endémiques,
de patrimoines immatériels et de la mixité
culturelle des populations.
Un postulat, certes, de cultiver ces atouts,
mais de façon ludique et pérenne : à
travers le plaisir de profiter des largesses
de la nature, le choix de ne pas polluer
et l’envie d’aller à la rencontre des îliens.
Que ce soit par le biais d’un trip nature
pour les baroudeurs avec des nuits dans
des écolodges ou des gîtes ruraux ; d’un
voyage familial au forfait tout inclus avec
des randonnées dans les plus beaux sites, ou
encore une lune de miel dans une station
balnéaire grand luxe couplée d’une croisière,
les îles Vanille proposent à l’unisson des
formules pour tous. Chacun saura trouver sa
propre façon de voyager grâce à des forfaits
entre au moins deux îles.
Les activités écotouristiques se déclinent à
foison, telles que l’observation des tortues
marines, en admirant leurs pontes et la
descente des bébés tortues en mer, ou
encore la restauration de la mangrove avec
une association locale à Morondava, à
Madagascar, pour un tourisme solidaire.
De même, des événements labellisés « îles
Vanille » apportent la touche de convivialité
avec un capital culturel, à l’instar du salon
International Tourism Fair (ITM) à
Madagascar ; le Festival Kréol à Maurice ;
le Carnaval des Seychelles ; le festival
Liberté Métisse à La Réunion ; le festival
du patrimoine et de la culture aux Comores,
et le festival du lagon à Mayotte.
On s’imagine déjà entonner à tue-tête
la chanson créole de notre enfance de la
Réunionnaise Jacqueline Farreyrol : « Ça
sent la banane, la vanille et le cumin, le sucre
de canne, la mangue et le tamarin… ». Ici
nous sommes bien dans les îles, dans leurs
terres et sur leurs mers, et elles ne peuvent
qu’avoir un goût vanillé.