L'Itinérant 1135 Le droit de bien vieillir | Page 6

Vieillissement et société coût de la revalorisation de l’Apa à domicile s’élève à 453,6 millions en année pleine (2017-2018), 375 millions en 2016 sur 10 mois. Ces montants ont été fixés par le décret n° 2016- 212 du 26 février 2016 relatif aux concours versés, aux départements, par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Concrètement, pour un plan d’aide actuellement au plafond, la réforme de l’Apa permettra d’accorder jusqu’à une heure d’aide à domicile supplémentaire par jour pour les personnes les plus dépendantes ou une heure par semaine pour les personnes avec une perte d’autonomie réduite. Pour une personne très dépendante disposant de 1 500 euros de revenus mensuels et avec un plan d’aide au plafond, le reste à charge passera de 400 à 250 euros, soit une économie de 1 800 euros par an. Tous les bénéficiaires de l’Allocation de solidarité avec les personnes âgées (Aspa, ex-minimum vieillesse) pourront désormais bénéficier d’une prise en charge totale de leur plan d’aide. La réforme de l’Apa à domicile permettra aux personnes âgées de bénéficier de plans d’aide plus conséquents et davantage diversifiés, avec une participation financière de leur part largement réduite, notamment pour les personnes les plus modestes et les plus dépendantes. La quasi-totalité des bénéficiaires de l’Apa à domicile (740  000 personnes) profitera d’une baisse de leur reste à charge. La loi ASV améliore le pouvoir d’achat des bénéficiaires de l’Apa La dépense d’Apa s’élève à 5,5 Md€ par an (3,5 Md€ à domicile et 2 Md€ en établissement). 1,25 million de personnes sont bénéficiaires de l’Apa (60 % à domicile et 40 % en établissement). 740  000 personnes sont bénéficiaires de l’Apa à domicile (20 % de personnes très dépendantes et 80 % en perte d’autonomie plus réduite). La réforme de l’Apa à domicile dans la loi ASV représente 453,60 M€ par an pour : • revaloriser les plans d’aide pour près de 180  000 bénéficiaires de l’Apa à domicile ; • baisser le coût pour les familles pour plus de 600 000 bénéficiaires de l’Apa à domicile : c’est 86 % de gagnants et aucun perdant ; • soutenir les aidants (droit au répit et relais en cas d’hospitalisation) ; • améliorer les conditions de travail dans les services d’aide à domicile (revalorisation de la valeur du point d’indice dans la branche de l’aide à domicile). Un nouveau droit social pour les proches-aidants : le droit au répit Les proches fournissent une aide indispensable au maintien à domicile et au bien-être des personnes âgées. Un engagement qui n’est pas sans conséquence sur leur vie et leur état de santé. La loi prévoit donc la reconnaissance de l’action des « proches-aidants » et la création d’un « droit au répit » qui donnera à l’aidant les moyens de prendre du repos. Une aide, pouvant s’élever jusqu’à 500 euros par an et par aidé pourra permettre, à titre d’exemple, de financer une semaine d’hébergement temporaire (pour un tarif journalier moyen de 65 euros), 15 jours en accueil de jour (pour un tarif journalier moyen de 30 euros) ou un renforcement de l’aide à domicile d’environ 25 heures supplémentaires. Avec ce droit, est ainsi inscrite dans la loi de la République la reconnaissance du rôle d’aidant. En France, 4,3 millions de personnes aident régulièrement un de leurs aînés, et 530 000 d’entre eux accompagnent un bénéficiaire de l’Apa à domicile. 8,3 millions de personnes sont considérées comme des aidants, car les personnes âgées ne sont pas les seules concernées par la perte d’autonomie ou la dépendance. 62% sont des femmes. Les aidants sont avant tout des aidantes. Environ 400  000 aidants devraient être concernés par ce droit nouveau. Un soutien au secteur de l’aide et des soins à domicile Parmi les mesures de la loi, l’obligation de respecter la liberté d’aller et venir. Pour répondre aux besoins des personnes âgées et aux difficultés du secteur de l’aide et de l’accompagnement à domicile, plusieurs dispositions de la loi permettent de moderniser ce secteur : • expérimentation des services polyvalents d’aide et de soins à domicile (Spasad) qui permettra de décloisonner les interventions afin d’améliorer la qualité des services 6 1135-P04 a 08 VIEILLISSEMENT.indd 6 19/08/16 15:57