L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 34

• facturent par an moins de 1 600 consultations et visites, ce qui correspond à une petite partie du volume de travail en médecine générale ? Il faudrait que les réponses à ces questions soient examinées par des experts indépendants et sans parti pris (ni recrutés ni rémunérés par des protagonistes d’une Ecole de médecine). Obtenir un avis impartial comme aide à la décision n’est pas aisé. En effet, dans bien des cas, celui qui sollicite l’évaluation d’un tiers s’efforcera, dans la mesure du possible, qu’elle corresponde plus ou moins à sa propre conception. Il arrive aussi que des spécialistes, chargés d’exprimer un avis fondé, défendent leur intérêt personnel ou des préférences idéologiques, plutôt que de faire connaître des réalités constatées. Quant aux formations spécialisées prévues en oncologie et en neurologie, il s’agit de tenir compte des problèmes suivants qui caractérisent ces disciplines : leur grande complexité ; une formation nécessairement pluridisciplinaire ; l’existence de nombreuses recherches réalisées par des scientifiques. Dans les deux disciplines, et notamment en oncologie, de nouvelles thérapies seront sans doute prochainement disponibles, dont l’application nécessitera des équipes hautement spécialisées. Il convient par ailleurs prendre en considération qu’il existe en France un examen classant national (ECN), obligatoire pour tous les étudiants en médecine (plus de 8 000 chaque année) en vue d’accéder au troisième cycle de leurs études, consacré à la spécialisation. Selon le rang obtenu à cet examen, les candidats sont répartis par spécialité et par région. Plusieurs aspects du contexte luxembourgeois ne sont pas favorables à la transmission aux médecins en voie de formation spécialisée de connaissances et de savoir-faire concernant les deux spécialités retenues. Tel est le cas des équipements hospitaliers, du nombre de patients, de l’effectif de médecins ayant la compétence de prendre en charge la formation, l’absence de véritable hiérarchie parmi les médecins des hôpitaux. La sélection des candidats soulève des problèmes délicats. D’une part, tous les diplômés en médecine au niveau de Master de l’Union européenne pourront poser leur candidature, ce qui crée un contexte très concurrentiel. D’autre part, afin que la sélection soit efficace, il faut qu’elle soit appliquée d’après des critères précis et il est indispensable que ses procédures soient transparentes. Pour ce qui est des recherches entreprises dans ces deux spécialisations, il est possible d’entrevoir une analogie avec un autre domaine auquel le ministre de l’Economie s’est référé à l’occasion d’une interview publiée par la revue forum de décembre 2017. En comparant les activités du Luxembourg dans le domaine Bio-Health avec le projet Space Resources du gouvernement luxembourgeois, Etienne Schneider affirmait que chaque pays de l’Union européenne et au-delà essaie « auf die Karte Biomedizin zu setzen und im Bereich der personalisierten Medizin Fortschritte zu machen. Es ist ein Feld, das von den Großen dieser Welt schon besetzt ist. Und eben das ist der große Unterschied zum Thema Space Resources. Dieses Thema ist nicht besetzt » 24 . Cependant, on ne peut pas exclure que ces deux initiatives 34