La décision prise par le Conseil de gouvernement, le 22 mars 2017, prévoit, outre la mise en place d’ un premier cycle d’ études médicales de trois ans, des amendements à apporter à la formation spécifique de trois ans en médecine générale et le développement d’ études spécialisées de cinq ans en oncologie et en neurologie. Au dire du gouvernement, les formations dans ces deux disciplines pourraient débuter au plus tôt à partir de l’ année académique 2018 / 2019. Leur curriculum sera aligné sur le curriculum européen et leur but prioritaire sera la recherche médicale, sans oublier, bien entendu, les soins aux personnes malades.
5.1 Formation spécifique en médecine générale
La spécialisation en médecine générale, d’ une durée de trois ans, existe déjà au Luxembourg depuis 2004. Elle s’ adresse à des médecins qui ont terminé leurs études de base en médecine. Le groupe de travail sur la spécialisation médicale a proposé de professionnaliser davantage cette formation et de l’ intégrer définitivement à l’ UL, qui délivrera dorénavant aux étudiants leur diplôme. Le nombre maximum de médecins-stagiaires inscrits à la formation de médecine générale serait de 45( 15 places pour chacune des 3 ans).
5.2 Spécialisation en oncologie
Deux arguments peuvent être avancés en faveur d’ une spécialisation en oncologie. D’ abord, le grand nombre de cas de cancer parmi la population luxembourgeoise( environ 3 000 nouveaux cas par an) et ensuite, l’ importance de la recherche développée dans ce secteur qui bénéficiera aux patients et aux médecins en voie de spécialisation. Cette recherche est entreprise par le Luxembourg Institute of Health( LIH), dont le Département Oncologie emploie 61 chercheurs en 2016 et à l’ Université du Luxembourg par l’ Unité Life Sciences Research Unit 22. En plus, la majorité des études cliniques se fait au Luxembourg dans le domaine de l’ oncologie, le Plan cancer national 2013 à 2018 prévoit un axe de recherche et le Centre François Baclesse d’ Esch-sur-Alzette procède, entre autres, à la radiothérapie en oncologie.
La nouvelle loi hospitalière, entrée en vigueur le 1 er mars 2018, prévoit la mise en place de réseaux de compétences, requérant une organisation multidisciplinaire, concernant, entre autres, le domaine des cancers. Ces réseaux peuvent exercer, outre leur mission de diagnostic et de soins, une mission de recherche et d’ enseignement. Enfin, le CHL a créé un Kriibszentrum dont les nouvelles caractéristiques ont été présentées le 13 mars 2018. La brochure publiée à ce sujet explique l’ organisation et la prise en charge de 11 types de cancer.
En revanche, en 2016 seuls deux médecins portaient le titre professionnel d’ oncologue médical. Au Luxembourg, l’ exercice des activités de médecin spécialiste est subordonné, entre autres, à un titre « conférant à l’ intéressé le droit d’ exercer la médecine en qualité de médecin spécialiste en médecine légale dans le pays d’ obtention du diplôme »( loi du 28 octobre 2016). Cependant, une vingtaine de médecins, avec une formation pratique à l’ hôpital, traitent le cancer, en y consacrant généralement l’ ensemble de leur activité. La spécialisation prévue ne changera rien à cette possibilité.
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