L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 17

Allemagne, les étudiants de la Kassel School of Medicine (KSM) étudient pendant 2 ans à Southampton (université et hôpitaux) et à partir de la 3 e année à la KSM. Les étudiants de la Asklepios Medical School à Hambourg acquièrent pendant 2 ans les connaissances de base nécessaires à la pratique médicale à l’Université Semmelweis de Budapest et suivent les « semestres cliniques » à Hambourg.) Tout laisse à croire que les meilleurs médecins des hôpitaux luxembourgeois seront choisis comme formateurs. Il en résultera que ces médecins seront moins disponibles pour les patients ; leur nouvelle activité nécessitera un réagencement des hôpitaux concernés ; il faut recruter des médecins pour les remplacer ; ceux-ci doivent avoir un réel talent pédagogique. Le succès des études de Bachelor in medicine est lié pour une part importante à la liberté de sélectionner des lycéens intellectuellement doués et hautement motivés. Pour être admissibles en 2 e année du premier cycle d’études médicales de l’UL, les étudiants doivent remplir les mêmes conditions que celles demandées en vue d’accéder en 1 ère année de sciences de la vie à l’UL. La sélection se fait sur dossier compte tenu de critères concernant la note moyenne, les notes dans les matières scientifiques et un bilinguisme français et allemand (soit niveau C1 certifié, soit 10 ans passés dans l’enseignement luxembourgeois). Il ne faudrait cependant pas ignorer l’importance qui revient à l’anglais. Il est probable que le diplôme de Bachelor in medicine de l’UL exerce sur des candidats en médecine d’autres pays une forte attractivité. D’un côté, à cause des critères de sélection, sans doute moins sévères au Luxembourg, et aussi en raison de frais d’inscription assez faibles. Enfin, la proxi mité du Luxembourg attirera sûrement pas mal de lycéens des régions frontalières. Par ailleurs, beaucoup d’étudiants français en médecine qui se sont inscrits en Roumanie à une Université de médecine auraient intérêt à choisir l’UL 16 . La menace de trop d’étudiants étrangers était prise au sérieux par le groupe d’experts de l’AAQ qui allait jusqu’à suggérer, afin que 70% des places soient effectivement réservées à des résidents luxembourgeois, d’exiger que les candidats aient des connaissances en luxembourgeois. Il est en effet dit à cet égard : « Such requirements are permitted under EU law » (voir p. 27 du rapport cité). Comment justifier une sélection intervenant en partie à partir d’une langue qui n’est pas employée dans l’enseignement de la médecine à l’UL ? 4.2 Initiation aux progrès récents dans le domaine de la santé : télémédecine, robotique chirurgicale, nouveaux médicaments La pratique de la médecine est en train de changer considérablement en raison des progrès techniques dans le secteur de la santé (diagnostic à distance, conseils aux patients par la télémédecine, apprentissage par simulation numérique, utilisation de robots opérant avec une très grande précision…). L’initiation aux techniques médicales les plus avancées dans l’enseignement donné à l’UL exigerait le recrutement et la formation de spécialistes et entraînerait des dépenses élevées d’achat et de maintenance des appareils. Se tenir au courant des dernières technologies novatrices et être capable de les utiliser impose aux médecins hospitaliers chargés de ces formations des efforts contraignants constants, entre autres, par l’exploitation des études scientifiques les plus importantes. 17