Lexpress Property Magazine N°58 Avril-Mai 2020 | Page 58

T R AVA U X ÉTAT DES LIEUX La construction est de toute évidence une industrie prospère à Maurice, affichant une croissance de 7,5% en 2017, de 9,5% en 2018 et de 8,5% en 2019 (source : Statistics Mauritius). Alors que les projets abondent dans ce secteur, le pays est un immense chantier. Mais quels sont les coûts de cet investissement ? Coût des matériaux Il faut, tout d’abord, considérer les frais enclenchés au niveau des matériaux. Comme le ciment n’est pas produit localement, le marché dépend beau- coup des importations de ses distri- buteurs. Selon Statistics Mauritius, le coût des blocs de ciment a connu une hausse de 26,2 % entre le deuxième et le troisième trimestre de 2019, suivie de 1,1% pour le ciment, et 0,5 % pour les produits destinés à la réalisation des travaux de charpenterie. Quant au coût de certains matériaux, tels que les barres de fer ou les revêtements de sols, ils ont connu une baisse de respectivement 1,1 % et 0,5 % en octobre dernier.  Il faudrait s’attendre à voir de nouveaux matériaux ultérieurement. Par exemple, l’Ecoblock et les smart blocs, fabriqués localement, pourraient être une alternative pour minimiser les frais. D’autres items tels que les faux plafonds, les systèmes de coffrages, et de nouveaux crépis (intérieurs et extérieurs) sont des ressources sur lesquels il faudrait capitaliser. Coût des ressources humaines  Dans sa globalité, le marché de la construction a connu, au fil des années, de régulières baisses au niveau de la main d’œuvre. Le secteur de la construction comptait au moins 545 700 employés vers le troisième trimestre de 2019, contre 553 800 au deuxième trimestre, soit une baisse de 1,48% en à peine trois mois, ce qui est considérable. Les conditions d’emploi et la grille salariale ont été revues l’année dernière, dans l’espoir que ce secteur intéresse davantage de Mauriciens. Coûts additionnels Il ne faut pas négliger les coûts liés aussi aux normes avec certains produits qui accompagnent une construction. Les garanties décennales, par exemple, impactent directement la construction lorsqu’ils doivent passer par un certain grade de contracteurs, ayant eux même des impératifs. Pour pallier ce phénomène, certains constructeurs anticipent et ont recours à la main d’œuvre venant de pays tels que le Sri Lanka, le Bangladesh ou encore l’Inde, ce qui implique des coûts supplémentaires. De plus, avec la GFA (Garantie Financière d’Achèvement) ainsi que d’autres obligations, l’industrie immobilière se retrouve avec des coûts supplémentaires. N°58 Avril-Mai 2020 56