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ÉTAT DES LIEUX
La construction est de toute évidence une industrie prospère à Maurice,
affichant une croissance de 7,5% en 2017, de 9,5% en 2018 et de 8,5% en
2019 (source : Statistics Mauritius). Alors que les projets abondent dans ce
secteur, le pays est un immense chantier. Mais quels sont les coûts de
cet investissement ?
Coût des matériaux
Il faut, tout d’abord, considérer les frais
enclenchés au niveau des matériaux.
Comme le ciment n’est pas produit
localement, le marché dépend beau-
coup des importations de ses distri-
buteurs. Selon Statistics Mauritius, le
coût des blocs de ciment a connu une
hausse de 26,2 % entre le deuxième et
le troisième trimestre de 2019, suivie de
1,1% pour le ciment, et 0,5 % pour les
produits destinés à la réalisation des
travaux de charpenterie. Quant au coût
de certains matériaux, tels que les barres
de fer ou les revêtements de sols, ils ont
connu une baisse de respectivement 1,1
% et 0,5 % en octobre dernier.
Il faudrait s’attendre à voir de nouveaux
matériaux ultérieurement. Par exemple,
l’Ecoblock et les smart blocs, fabriqués
localement, pourraient être une
alternative pour minimiser les frais.
D’autres items tels que les faux
plafonds, les systèmes de coffrages,
et de nouveaux crépis (intérieurs et
extérieurs) sont des ressources sur
lesquels il faudrait capitaliser.
Coût des ressources humaines
Dans sa globalité, le marché de
la construction a connu, au fil des
années, de régulières baisses au
niveau de la main d’œuvre. Le secteur
de la construction comptait au moins
545 700 employés vers le troisième
trimestre de 2019, contre 553 800 au
deuxième trimestre, soit une baisse de
1,48% en à peine trois mois, ce qui est
considérable. Les conditions d’emploi et
la grille salariale ont été revues l’année
dernière, dans l’espoir que ce secteur
intéresse davantage de Mauriciens.
Coûts additionnels
Il ne faut pas négliger les coûts liés aussi
aux normes avec certains produits qui
accompagnent une construction. Les
garanties décennales, par exemple,
impactent directement la construction
lorsqu’ils doivent passer par un certain
grade de contracteurs, ayant eux
même des impératifs. Pour pallier ce
phénomène, certains constructeurs
anticipent et ont recours à la main
d’œuvre venant de pays tels que le
Sri Lanka, le Bangladesh ou encore
l’Inde, ce qui implique des coûts
supplémentaires. De plus, avec la GFA
(Garantie Financière d’Achèvement)
ainsi que d’autres obligations, l’industrie
immobilière se retrouve avec des coûts
supplémentaires.
N°58 Avril-Mai 2020
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