L'Europe rurale en mouvement - Voyage aux pays des transitions L'Europe rurale en mouvement - FR (complet) | Page 76

CHAPTER 6 CHAPITRE 3 2. Verger avec ses variétés traditionnelles de fruits et de légumes « Vivre de la terre a permis à nombre d’entre eux de survivre à l’insécurité politique des années de transition. » La stabilité en période instable Quand j’étais petite, les citadins jours à l’occasion des fêtes religieuses, des naissances, des mariages, des décès. La vie était dure sous le régime roumains devaient chaque matin faire la communiste, mais partager un repas queue pendant des heures, simplement était une manière d’oublier le passé et pour acheter des aliments de base. À de faire fi de l’avenir. Dans ces partir du début des années 1980, la moments-là, seul le présent comptait. viande, l’huile et le sucre ont été Ce type de célébration commune rationnés, ainsi que le pain et les rendait supportable la grisaille du produits laitiers à cause de la pénurie de quotidien – vous étiez vivant parce que nourriture. A la campagne, les choses vous aviez mangé ! n’avaient rien à voir. Nous avions un Le régime communiste s’est effondré verger plein de variétés traditionnelles en 1989, entraînant l’industrie roumaine de fruits, et cultivions divers légumes et dans sa chute. Ceux qu’on avait céréales entre les arbres. Les brebis et arrachés de force à leurs terres et les vaches de mes grands-parents nous entassés dans de petits appartements fournissaient du lait et du fromage, et en ville ont pu rentrer dans leurs villages nous récoltions des plantes aromatiques et se reconnecter avec leur patrimoine et médicinales pour nos tisanes et nos rural. Vivre de la terre a permis à pommades. Les aliments étaient frais, nombre d’entre eux de survivre à simples et délicieux. l’insécurité politique des années de La célébration roumaine de la 72 préparions les repas pour plusieurs transition. Si les communautés étaient nourriture et des repas partagés capables de produire leur propre remonte à cette époque. Quand des nourriture, elles n’avaient pas à parents et des amis de la ville nous dépendre d’un État en ruine et d’une rendaient visite, notre table débordait économie fragile pour se nourrir. Cela du fruit de nos récoltes. Nous leur offrait une certaine sécurité.