Les Enquêtes de Samba Leye X KMP 2018 | Page 7

En effet, Le temps politique en démocratie est un temps double : il est celui de l’élection qui se prépare et se déroule et il est celui de l’action publique par les pouvoirs élus. • Le temps de l’élection a largement cédé aux impératifs des médias de l’instantané : les candidats ont appris à essayer de faire le buzz pour être médiatiquement présents. C’est la logique des petites phrases et effets d’annonce, dont l’ambition est d’occuper l’espace médiatique pour trouver la visibilité jugée nécessaire. • D’un autre côté, le temps de l’action politique, ou plus précisément de ses résultats éventuels n’est de toute évidence pas entré dans l’univers de l’instantané : si certaines décisions portent un changement immédiat, il demeure globalement ancré dans une réalité qui est celle d’équilibres de pouvoirs, de décisions économiques et sociales, de positionnement d’acteurs dont les effets ne peuvent pas être immédiats. L’équilibre actuel n’est pas favorable aux pouvoirs élus et ce absolument dans tous les pays du monde. Au regard de l’impatience des médias, qui est désormais celle des populations, et de la capacité exponentielle de diffusion des réseaux sociaux, le temps politique au Sénégal est surtout producteur de frustration et de contestation qui sont un terreau fertile pour l’opposition. Elle crée des polémiques, les exploite et se positionne comme solution. En d’autres termes elle applique le principe de base du pouvoir de l’influence et du contrôle sur les masses tel qu’il est théorisé par Mayer Amshel Rothschild : « Lorsque vous prenez l’apparence du pouvoir les gens vous le donnent bientôt ».