Je suis soucieux et tourmenté
pour un amour qui m'enlace et me tient
partout où que j'aille ici et là
il me retient toujours par son frein
maintenant i! m'a donné le cœur et l'envie
de rechercher si je pouvais
un amour tel que si le roi lui-même le trouvait
il ferait preuve d'une grande hardiesse.
Hélas ! malheureux que dois-je faire
quel conseil puis-je prendre
elle ne sait pas le mal que j'endure
et je n'ose pas implorer sa pitié.
Pauvre niais ! tu as bien peu de bon sens
elle ne t'aimera jamais
pas plus par amour que par envie
jusqu'à ce que le vent t'emporte.
Et donc puisque ainsi je mourrai
je lui dirai la peine qui m'en vient
oui vraiment aussitôt je le lui dirai
non je ne le ferai pas, par ma foi
même si je savais que sur le champ
je posséderais toute l'Espagne
mais je veux mourir de dépit
car jamais cela ne me vient à la pensée.